DES RESSENTIS DIFFÉRENTS
L’enquête fait apparaître une différence de ressenti vis-à-vis des services de l’État : alors qu’une nette majorité de maires (66 %) estime que les services préfectoraux ont été «efficaces» ou «plutôt efficaces» pendant la crise, seulement 40 % ont le même sentiment vis-à-vis des agences régionales de santé (ARS). Parmi les «sources de dysfonctionnement» ressenties par les maires (lire ci-dessus), le «manque de directives claires et cohérentes de la part de l’État» vient en tête (51 %), suivi du manque de matériel de protection (30 %) et du manque de directives de la part des ARS (29%).
En revanche, 90 % des maires ne se sont pas sentis «abandonnés» par l’État. Cependant, «parce que la menace sanitaire qui pèse sur le quotidien des Français ne disparaîtra pas de sitôt, l’urgence appelle à repenser les relations de l’État et de ses administrations avec les représentants élus, nationaux et locaux», estime le Cevipof. Voire l’organisation sanitaire de la France. Appelés à formuler des propositions «dans un monde post-covid», autrement dit à tirer les leçons de la crise, les maires placent notamment en tête de leurs souhaits la nécessité de donner «plus de moyens aux hôpitaux publics et à la médecine de ville» (42 %), de disposer de «consignes plus claires»et d’«une communication plus fluide et mieux organisée entre les différents acteurs», et, enfin, de «mieux anticiper les crises sanitaires en termes organisationnels». Autant de points soulignés par l’AMF qui demande à l’État de remettre à plat l’organisation territoriale de la santé en renforçant les moyens dédiés aux hôpitaux, en redonnant du pouvoir aux maires dans leur gouvernance, en améliorant leur coordination avec la médecine de ville et le secteur médico-social, et en instaurant une gouvernance locale partagée des ARS.