En février, l'équipe de l'AMF et les DAD ont notamment été reçus par l'eurodéputée Valérie Hayer.
Trop compliqué de monter un dossier de financement européen ? « Pas forcément, si on a quelques clés. C’est un message que j’essaie de faire passer aux collectivités. » Alain Dumort, chef de la Représentation régionale de la Commission européenne à Marseille, accompagnait une vingtaine de directeurs et directrices d’associations départementales de maires (DAD) conduits par l’AMF à Bruxelles, les 5 et 6 février. Au programme : visite des institutions, rencontre avec des députés, décryptage des futurs enjeux avec la Commission.
Avec quelles motivations pour les DAD ? Directeur de l’Association départementale des maires du Jura, Fabrice Castro parle de la « crédibilité » que ces visites apportent dans les interactions avec la région. « Nos interlocuteurs doivent pouvoir se dire que quand les maires du Jura viennent les voir, ils savent ce qu’est l’Europe. Cela nous permet d’être plus forts dans la négociation, de parler d’égal à égal. » Lui est arrivé à Bruxelles avec des demandes « très précises » sur les futurs programmes. « J’ai obtenu des réponses que je n’aurais pas eues si je n’étais pas venu, et qui vont pouvoir être transmises directement aux élus. Quand la Région viendra nous voir, on aura un œil plus critique et constructif sur les sujets abordés. »
« Parler d’Europe, c’est mieux quand on visite ses institutions, quand on rencontre les députés. Cela permet de casser cette image de technostructure », assure Laurent Hannezo, directeur adjoint de l’Association départementale des maires de Meurthe-et-Moselle. Lui aussi vante l’utilité de ces déplacements.
« L’Europe, c’est aussi positif »
« La fois précédente, on avait parlé de WIFI4EU [financement de point d’accès Wifi gratuits par la Commission], ce qui m’avait permis de communiquer auprès de nos collectivités. Beaucoup se sont ensuite emparées de cette possibilité. » À l’heure où les programmes européens 2021-2027 se dessinent, il est revenu chercher des informations « en amont ». « Car après les élections, il va falloir vite que les nouveaux élus soient à même de capter les financements. »
Pour d’autres, c’est une première. Anne-Florence Gallard, directrice de l’Association départementale des maires du Calvados, reconnaît être venue en parfaite néophyte. Avec la volonté d’« en apprendre plus sur les leviers disponibles, de les retransmettre aux élus ». Pour Arnaud Lucy, directeur de l’Association départementale des maires des Landes, l’idée était surtout de préparer un futur déplacement des élus. « Car dans nos territoires de tradition, l’Europe est perçue comme complexe et bien souvent punitive. C’est devenu un repoussoir. Notre but c’est de déverrouiller ça, de convaincre les élus que l’Europe est aussi quelque chose de positif. »
Isabelle SMETS
n°377 - mars 2020