Pratique
01/02/2019
Environnement Transports, mobilité, voirie Équipement

Véhicules électriques : des offres satisfaisantes

Qualité de l'air oblige, les transports électriques affichent désormais des performances à la hauteur des besoins des collectivités.

Avec plus d’un million de véhicules électriques écoulés en 2018, la Chine vient de marquer un sérieux coup d’accélérateur dans la voie des flottes automobiles à faibles émissions. Un chiffre qui devrait doubler à l’horizon 2020 pour atteindre les 16 millions d’unités en 2030, selon une récente étude de France Stratégie (1). Si la Chine n’hésite pas à miser sur l’électrique, l’engouement pour les Watts semble encore pour le moins tempéré en France, avec moins de 2 % du marché  actuellement. Une proportion en progression constante cependant, compte tenu notamment des politiques volontaristes menées tant à l’attention des particuliers que des collectivités locales. 
« Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable », prévoit ainsi la Charte de l’environnement, devenue une obligation constitutionnelle depuis 2005. 

Devoir d’exemplarité

En pratique, transports en commun mis à part, les collectivités territoriales et leurs groupements ont l’obligation, depuis la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 (2), de se doter d’au moins 20 % de « véhicules propres » lors du renouvellement de leur flotte. En réalité, cet objectif chiffré n’est pas nouveau. La loi sur l’air du 30 décembre 1996 mentionnant déjà ce taux de 20 % de véhicules propres. Cette obligation ne concerne toutefois, pour l’instant, que les collectivités dont le parc automobile dépasse les 20 véhicules. Reste que le « verdissement » des flottes automobiles publiques relève aujourd’hui autant de l’obligation juridique que du devoir d’exemplarité. Sans compter que le plan climat lancé par le gouvernement français en 2017 a fixé à 2040 la fin de la vente des véhicules essence et diesel. Le contexte actuel invite donc plutôt à anticiper du côté des acheteurs publics.
Ces évolutions juridiques n’ont pas échappé aux constructeurs automobiles, prêts à proposer aux collectivités locales des véhicules rechargeables de plus en plus performants. S’agissant des batteries en particulier, nickel, cadmium et plomb ont peu à peu cédé la place au lithium-métal polymère (LMP), lithium-ion ou autres lithium fer et lithium-fer polymère. Les développements technologiques les plus récents concernent en particulier les batteries lithium-titanate, lithium-fer-phosphate ou encore le graphène. Soit un précieux gain de place côté stockage et une autonomie sans cesse croissante. Résultat, de la simple voiture de service au véhicule utilitaire léger en passant par les deux-roues électriques à usage collectif ou touristique, les gammes des fabricants ne cessent de s’élargir. Principal avantage des solutions proposées par les constructeurs, l’absence d’émissions polluantes à l’échappement (dioxydes d’azotes et particules). Car il s’agit bien de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’air. Certes, le phénomène d’abrasion des pneus, des revêtements routiers et des freins ne s’en trouve pas pour autant résorbé, mais l’environnement immédiat y gagne indéniablement. En pratique, pour se doter d’un véhicule propre, plusieurs options sont envisageables : de l’achat à la location, voire de la location longue durée (en particulier de la batterie). L’intérêt de la location consiste à garantir une durée de vie de la batterie équivalente à celle du véhicule ainsi qu’un remplacement en cas de réduction de son autonomie. Côté acquisition, en fonction des besoins, les collectivités pourront se fournir auprès d’une centrale d’achat. À noter : une grande partie des constructeurs proposent aujourd’hui des garanties batteries étendues en cas d’achat.

Watts en stock

Toujours en matière de mobilité électrique, c’est encore le développement des nouvelles bornes de recharge rapide qui mérite d’être souligné. De type «tri-
standard », pour une puissance de 50 ou 100 kW, ces bornes permettent de faire le plein de sa batterie en 30 min. Un choix retenu, par exemple, par le Calvados désireux de compléter son réseau public de quelque 216 bornes de type accélérées (22 kW) réparties sur 159 communes. 
Mais c’est du côté des deux-roues que les fabricants se montrent les plus imaginatifs. À l’instar des nouveaux modèles de cyclomoteurs électriques destinés à la police municipale. Pesant 30 kg, ils offrent jusqu’à 80 km d’autonomie pour une vitesse maximale de 45 km/h. Gestionnaires et usagers des terrains de campings et de sites touristiques ne seront pas en reste avec de nouveaux scooters « verts » 100 % électriques. Homologués route et souvent dotés d’une batterie amovible pouvant être rechargée en quelques heures, ces deux-roues devraient séduire les touristes sans nuire à l’environnement. À signaler aussi : les fourgons multifonctions destinés aux agents municipaux. Ces «micro-utilitaires » offrent une autonomie de près de 300 km moyennant une recharge de 8 heures seulement. 
Encore perçue comme un objectif utopique il y a quelques décennies, la mobilité électrique est ainsi passée au stade d’un développement industriel. Élus locaux et habitants peuvent utilement en tirer profit.  

(1) «L’avenir de la voiture électrique se joue-t-il en Chine ? », la note d’analyse n° 70, France stratégie, septembre 2018. (2) Loi n° 2015-992 du 17 août 2015.

Pour en savoir +
L’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere) présente de nombreuses informations et conseils pratiques pour verdir la flotte de véhicules. www.avere-france.org 
Christophe ROBERT
n°365 - Février 2019