Une grande partie du débat actuel porte sur la définition du « logement social ». Une bonne nouvelle est arrivée en novembre du Luxembourg : dans un arrêt attendu depuis des années, la Cour de justice de l’Union européenne a confirmé qu’il revient aux États et non à la Commission européenne de définir ce qu’est un logement « social ». Ils peuvent ainsi fixer un seuil de revenu ou inclure la mixité sociale dans le service public, pour peu que la loi ait défini clairement le périmètre.
Il n’y a pas de changement règlementaire, juste davantage de sécurité juridique. « L’arrêt clarifie en fait la répartition des rôles entre la Cour, les États et la Commission européenne, commente Laurent Ghekiere. Les collectivités locales sont concernées car elles interviennent en accordant des subventions, des garanties (d’emprunt) ou des terrains. » L’autre bonne nouvelle relevée par Laurent Ghekiere est l’introduction depuis 2017 d’un « socle européen des droits sociaux », qui considère l’accès au logement comme une priorité tant pour les populations défavorisées que pour « toute personne dans le besoin ». Une notion flexible dans le temps et selon les territoires.
L’évolution de la définition pourrait permettre de rendre le financement de la rénovation des bâtiments éligible aux fonds européens. Pour l’heure, le fait que le logement social soit classé comme un « service d’intérêt général » a permis aux bailleurs de bénéficier de fonds européens pour la rénovation thermique. La prochaine bataille pour 2021-2027 serait d’étendre les financements aux actions de renouvellement urbain ou d’inclusion sociale. L’USH a présenté un manifeste dans ce sens début février à Bruxelles.