Il mène à bien la restauration d'une église classée

Depuis une trentaine d’années, un dossier «obsède » Joël Lelarge, élu maire de Vitot en 1995 : sauvegarder l’église Saint-Michel de Vitotel (une commune regroupée avec Vitot en 1843), un édifice du XIII^e siècle classé monument historique depuis le 4 décembre 1913. Il y a urgence car le temps et les intempéries l’ont endommagé en dépit des réparations déjà engagées en 1992-1993 puis en 2013 après que la foudre se fut abattue sur le clocher.

« La restauration de ce site remarquable figure parmi les projets “historiques” de l’équipe municipale mais d’autres réalisations se sont imposées entre temps, explique le maire : restauration du groupe scolaire, de la mairie, de la salle polyvalente, travaux d’aménagement dans le cimetière, défense incendie, création d’un city stade… »

Depuis les derniers travaux d’urgence engagés en 2013, Joël Lelarge se mobilise pour une restauration générale de l’édifice.

En juin 2020, le conseil municipal, sur les conseils de la Direction régionale des affaires ­culturelles (Drac), recrute une assistante au maître d’ouvrage «chargée de rédiger un cahier des charges pour sélectionner un architecte et préparer les demandes de subvention », explique l’élu.

En septembre, la mairie retient un cabinet d’architectes qui réalise un diagnostic complet de l’église dont la Drac prend en charge la moitié du coût. En mars 2021, «le cabinet chiffre à 1,124 millions d'euros HT le montant total des travaux », précise Joël Lelarge.
 

Début des travaux en 2025

La commune vote alors, fin 2021, un phasage des travaux en plusieurs étapes, en concertation avec l’ingénieur en chef du patrimoine de la Drac.

Courant 2022, des sondages géotechniques puis des fouilles archéologiques préventives sont réalisés à la suite desquelles la commune dépose une demande d’autorisation de travaux et lance une consultation des entreprises. Parallèlement, le maire prend son bâton de pèlerin pour réunir les financements : «La préfecture de l’Eure nous a accordé, en 2022, un soutien via la DETR à hauteur de 40 % de l’esti­mation de l’architecte. »

La Drac prévoit aussi une aide à hauteur de 40 % ramenée à 35 % en janvier dernier. Le maire a demandé également, en juin, un soutien au conseil départemental dans le cadre de son programme «Mon village, mon amour » qui aide les communes à restaurer leur patrimoine culturel, dont il espère «environ 80 000 euros » l’an prochain. Mais il a dû préalablement solliciter du préfet une dérogation pour dépasser le seuil de 80 % de subvention du projet, que le représentant de l’État lui a accordé en février dernier.

Joël Lelarge a aussi contacté la Fondation du patrimoine avec laquelle il compte lancer une souscription auprès des habitants et des entreprises.

« Enfin, nous avons une “cagnotte” communale, résultat d’économies quotidiennes, qui nous permettra de participer au financement de la restauration », précise l’élu. Le 20 juin, la commune a sélectionné les entreprises pour réaliser les deux premières tranches du chantier de restauration (structure et assainissement des travées, maçonnerie, gestion des eaux de pluie, charpente et couverture), qui démarrera début 2025 et s’étalera sur dix-huit mois pour 692 500 euros.

« La troisième tranche devrait démarrer courant 2026 et concernera l’intérieur de l’église avec, notamment, la restauration des peintures murales d’origine », souligne le maire. Une dernière phase que Joël Lelarge suivra comme «simple administré. J’ai 75 ans, j’ai effectué cinq mandats de maire et ne serai pas candidat aux municipales de 2026 », confie l’élu, ému et heureux que le projet soit enfin sur les rails. «L’obstination paie ! », conclut-il.