Nés à la fin du XIXe siècle pour lutter contre le doryphore et le phylloxéra qui mettaient en péril l’alimentation humaine, Fredon France et son réseau en régions sont restés des acteurs-clés du concept aujourd’hui nommé «One health » (une seule santé).
Au titre des «organismes à vocation sanitaire » (OVS), les Fredon (Fédérations régionales de lutte et de défense contre les organismes nuisibles) sont mandatés par les ministères de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Santé pour assurer la surveillance des risques liés à des virus, bactéries, champignons et autres insectes qui peuvent affecter le patrimoine végétal.
Mais leur champ d’intervention s’étend aussi à la santé environnementale – celle des espaces verts gérés par les communes, les campings… – et à celle des humains lorsqu’elle est affectée par certaines espèces.
La structuration du réseau est issue de son histoire, qui a vu des syndicats professionnels locaux se fédérer. Le nom de Fredon n’est plus un acronyme mais la marque commune à 18 fédérations régionales (« les Fredon ») et à leurs 70 sites locaux ou fédérations départementales des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON).
Comme Fredon France, qui les coordonne, chaque entité a un conseil d’administration composé d’agriculteurs, d’élus locaux et autres gestionnaires d’espaces végétaux. Le réseau emploie plus de 600 permanents – ingénieurs ou techniciens en gestion des aménagements paysagers ou en agronomie, entomologistes...
Le réseau accompagne la mise en œuvre de plans nationaux : Fredon France gère ainsi l’Observatoire des ambroisies et ses fédérations régionales aident les communes à mettre en place le plan de gestion en la matière, obligatoire depuis 2017 (lire notre article). Elles le font aussi pour le plan de défense contre le frelon à pattes jaunes (dit «asiatique »).
Mais chaque Fredon décide aussi d’actions sur des problématiques propres à son territoire. Celle d’Auvergne-Rhône-Alpes, par exemple, recrute chaque année des saisonniers qui aident à parcourir les rangs de vigne pour détecter tout foyer de flavescence dorée. Cette fédération bénéfice aussi de financements complémentaires de l’agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes pour la lutte contre l’ambroisie, très répandue dans cette région.
