Gwen Guillerme, maire de Lizio (Morbihan), adhére au réseau villes ambassadrices du don d'organes

Bien qu’étant «touchée à titre personnel par la question du don d’organes » comme l’atteste le petit ruban vert qu’elle arbore «chaque jour » sur ses habits, c’est une rencontre, à première vue presque anodine, qui a convaincu la maire de Lizio, Gwen Guillerme, de s’engager pour cette cause. «Il y a environ deux ans, j’ai été contactée par une élève infirmière qui, pour son mémoire de fin d’études, avait entrepris de sensibiliser des élus à la problématique du faible taux du don d’organes et a porté à ma connaissance l’existence du réseau des villes ambassadrices. J’en ai parlé au conseil municipal et, rapidement, la décision a été prise d’y adhérer à notre tour », retrace l’élue.

Initié en 2023 par la fondation Greffe de Vie, sous l’égide de la fondation de l’Académie de médecine, le réseau comptait, en juin 2025, 858 villes membres qui s’engagent à communiquer, notamment dans les supports municipaux, sur l’importance du don, en particulier le 22 juin, Journée nationale de réflexion sur le don d’organes. «Ce réseau est en plein essor, du tout petit village à la métropole, comme celle de Lyon qui vient tout récemment d’entrer dans le cercle, commente Francis Pick, son référent national, avec, depuis quelques mois, un élargissement, très prometteur, à des pharmacies ou encore à des hôpitaux sous l’appellation “France ambassadrice du don”. »

Le référent rappelle que «chaque jour en France, deux à trois personnes décèdent par manque de dons d’organes vitaux alors que, par exemple, en Espagne, plus personne ne meurt pour cette raison » et que «le taux d’opposition au don d’organes en France, de 44 %, n’a pas baissé depuis trente ans et aurait même tendance à augmenter ».
 

« Parler de la mort ne fait pas mourir ! »

C’est en prenant exemple sur le panneau «Ville fleurie » que Greffe de Vie a eu l’idée de proposer aux communes d’indiquer leur soutien à la cause par un panneau indiquant «Ville ambassadrice… », positionné si possible à l’entrée de la ville.

Gwen Guillerme a, elle, choisi d’implanter ce panneau, inauguré en septembre 2024, dans le jardin qui entoure la mairie, en cours de réhabilitation. «J’échange ainsi directement depuis mon bureau avec les personnes qui s’interrogent sur sa présence », explique l’élue qui veut susciter le débat sur un sujet demeurant sensible. «Il est, selon moi, essentiel que chacun se prononce sur ses volontés concernant le don et ait donc l’occasion d’y réfléchir. Comme il est tout aussi important que ses proches soient informés de sa décision afin de la transmettre au personnel médical. Tout particulièrement en zone rurale, comme à Lizio, où il me semble que le tabou est encore plus fort qu’en secteur urbain ! », précise-t-elle.

L’inauguration du panneau a ainsi permis d’organiser un débat regroupant des donneurs et des receveurs de la commune et de ses environs ainsi que des associations spécialisées, Transhépate ou encore l’association Grégory Lemarchal. «Nous avons assisté à de beaux échanges. Parler de la mort ne fait pas mourir ! », martèle l’élue. Désormais, Lizio se mobilise pour participer à une dynamique de territoire soutenant le don – des communes voisines seraient en cours de réflexion pour devenir, elles aussi, villes ambassadrices – intégrant des hôpitaux ou  des associations sportives. Pour le premier anniversaire de la pose du panneau, la maire de Lizio a prévu de proposer à ses administrés un ciné-débat qui serait à nouveau animé par des associations militantes.