En pratique, l’EPCI décide d’acquérir et de réhabiliter la friche, dont l’activité a cessé début 2016, et d’y construire la ZAE «La Croisière » sur une surface totale de 78 761 m² décomposée en deux zones.
Parmi les objectifs : mieux maîtriser le risque de saturation foncière du marché local.
Ensuite, l’EPCI lance les études et les diagnostics nécessaires avant de réhabiliter la zone et d’obtenir le permis de démolir. Enfin, il se dote d’une maîtrise d’œuvre (MOE) pour le désamiantage et la démolition des bâtiments, et d’une autre MOE, en 2020, pour aménager la zone et réaliser les démarches d’urbanisme nécessaires (déclaration préalable et permis d’aménager).
Il existe un lien important entre la ZAE et les enjeux de mobilité, autre compétence de l’EPCI, avec la gare SNCF située juste à côté et les transports collectifs reliant le centre-ville de Bollène et les communes avoisinantes. La CCRLP travaille aussi sur des projets de zones de covoiturage, de transfert entre le ferroviaire et la route ou sur les potentialités du transport fluvial sachant que la ZAE se situe près d’un port.
Côté financier, le projet de la ZAE «La Croisière » est revenu à 3 millions d'euros. La CCRLP a tenté, sans succès, de mobiliser le fonds friches créé par l’État mais a obtenu une subvention de la région PACA (33 000 euros) pour les études de réhabilitation. «C’est donc nous qui avons porté la quasi-totalité du projet, entre les acquisitions, le désamiantage, la viabilisation et les voiries, avec des parcelles de 2 500 à 8 200 m², précise Anthony Zilio. Nous étions convaincus que cet investissement allait répondre à un besoin. C’est le cas puisqu’aujourd’hui, la quasi-totalité des 17 parcelles est vendue ou sous compromis. »
La ZAE accueille plus d’une vingtaine d’entreprises, souvent attirées par la localisation qui leur permet de rayonner sur le quart sud-est. Se sont aussi installées d’autres entreprises déjà présentes sur le territoire, mais dont le développement exigeait de déménager voire de partir ailleurs. «Dans les deux cas, elles font désormais vivre le territoire et contribuent à la vitalité du marché de l’emploi », se réjouit le président de la CCRLP. Il insiste sur la nécessité de mettre en adéquation, localement, les formations dispensées aux jeunes et les emplois à pourvoir. «Nous menons cette réflexion avec tous les acteurs concernés pour éviter que nos jeunes quittent le territoire une fois le bac en poche », souligne l’élu.
Empreint d’une forte histoire industrielle autour de la brique réfractaire, avec notamment les friches de l’usine Valabrègues, l’EPCI travaille sur la valorisation de ce patrimoine avec l’établissement public foncier. Il a également acquis et requalifié plusieurs friches dans les centres-villes. «Nous transformons ces “verrues” en créant une maison du terroir ou en installant des commerces éphémères et un bailleur social dans un hôtel-restaurant depuis longtemps désaffecté », explique Anthony Zilio.