90% ont le sentiment d’avoir déjà été traitées de manière injuste (contre 70% du reste de la population française). Dans la vie professionnelle, elles sont encore 64% à le déclarer (contre 36% pour le reste de la population générale). Au-delà du sentiment ou de la perception de leur situation, 63% des actifs répondants affirment avoir déjà dû changer de poste en raison de leur handicap. Et 75% ont le sentiment que leur handicap a pu freiner leur carrière, bien qu’il existe tout de même des organisations bienveillantes et inclusives à l’égard des personnes en situation de handicap (69% des répondants) dans le monde travail.
« Nous devons développer les mesures de sensibilisation car les préjugés demeurent et aboutissent à la discrimination. Or nous avons des dispositifs formidables d’accompagnement mais qui ne sont pas assez connus comme l’Emploi accompagné, l’Apprentissage accompagné… », estime Bruno Pollez, président de l’Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées (LADAPT).
L’Observatoire de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelles des personnes handicapées (Agefiph) constate toujours un taux de chômage supérieur pour ce public : 12% en 2023, stable par rapport à l’année précédente. Il n’est que de 7,5% pour l’ensemble de la population active.
« L’emploi, c’est une priorité. Il faut se battre. Un certain nombre de difficultés perdurent. Il y a une conscience des difficultés, des discriminations. Mais l’injustice fait assez mal. Elle touche la capacité des personnes en situation de handicap à se projeter dans la vie professionnelle, et cela a un impact au-delà de l’emploi. Notre priorité est de mieux accompagner les entreprises pour qu’elles mettent en place des politiques permettant aux personnes en situation de handicap de se projeter dans une vie professionnelle », réagit Christian Ploton, président de l’Agefiph.
Le secteur public apparaît globalement un peu plus vertueux avec un taux de 5,66% des personnes en situation de handicap dans ses effectifs (contre 3,5% dans le secteur privé), mais avec de vraies différences entre les trois versants de la fonction publique : 4,64% dans la fonction publique d’État, 5,64% à l’hôpital, quand le taux est de 6,89% dans les collectivités locales.
La présidente du Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapée (FIPHFP), Françoise Descamps-Crosnier, se dit cependant «surprise du taux de personnes ayant dû changer de poste en raison de leur handicap » et insiste sur les dispositifs d’accompagnement. Le FIPHFP lance d’ailleurs cette année, parmi d’autres outils, une action «Handi-Talents ». «Un certain nombre de personnes en situation de handicap s’auto-censurent, explique-Françoise Descamps-Cosnier. Il doit permettre à des agents publics de reprendre confiance, de suivre des formations pour développer des compétences, de bénéficier de coaching pour aller de l’avant. »
Du 18 au 24 novembre ont lieu un certain nombre d’événements (notamment des DuoDays lors desquelles une personne handicapée et une personne sans handicap font équipe pendant un temps donné sur un poste) pour sensibiliser encore davantage la société à la question du handicap.
La 28e SEEPH se déroule en même temps que le 106e Congrès des maires. L’occasion pour l’AMF et le FIPHFP de renouveler leur partenariat employeurs territoriaux / agents en situation de handicap (voir notre événement « Handicap : où est l’inclusion ? » du mercredi 20 novembre). Une réflexion est également ouverte pour améliorer l’exercice du mandat des élus en situation de handicap.
* Sondage Ifop réalisé en juillet 2024, selon la méthode des quotas, pour l’AGEFIPH, LADAPT et le FIPHFP auprès d'échantillons représentatifs de la société française (1000 répondants), des actifs (1000 répondants), des dirigeants et responsables RH (402 répondants) et d'un échantillon de 6169* personnes en situation de handicap via questionnaire auto-administré en ligne (société, actifs, PESH) et par téléphone (dirigeants, responsables RH)
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