Des risques d’un côté, un déficit de sensibilisation de l’autre, comme l’observe François Collemant, responsable au sein du SDIS de cette réserve qui fédère l’ensemble des acteurs de la sécurité civile du département (lire ci-dessous) : «La culture de la gestion du risque est encore embryonnaire chez beaucoup de citoyens. Il y a encore tant à faire ! »
L’information et l’acculturation des élus locaux et des habitants sont donc les priorités de la réserve départementale qui mobilise 57 formateurs passés par l’École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (ENSOSP). Ainsi, 66 élus du département ont déjà été formés, «maires ou premiers adjoints, qui sont en responsabilité et en mesure d’être directeur d’organisation des secours, explique François Collemant. Notre objectif est d’assurer la formation de 150 élus par an afin que chaque commune de Seine-Maritime soit mieux opérationnelle dans les quatre à cinq ans à venir. Nous favorisons le partage de connaissances, les exercices pratiques. Nous insistons également beaucoup sur la communication de crise. »
Et François Collemant de citer l’exemple de la commune de Motteville dont le maire, Éric Halbourg, s’est trouvé quelque peu démuni face à la déferlante de médias, à la suite d’une brève mais spectaculaire tornade qui a ravagé la commune en juin 2023.
Au cours de ces journées de sensibilisation, la réserve départementale met aussi l’accent sur la mise en œuvre opérationnelle des 281 plans communaux de sauvegarde (PCS) adoptés dans le département. Car, là encore, les élus n’ont pas toujours la méthodologie et les réflexes idoines pour parer aux périls. Ces exercices permettent le partage d’expériences et la mutualisation des bonnes pratiques.
Un des autres volets importants de la RDSC de Seine-Maritime consiste à sensibiliser les jeunes, en se rendant principalement dans les collèges, dans le cadre de l’information préventive aux comportements qui sauvent (IPCS). Comment réagir en cas d’incendie ou d’inondation ? Comment évacuer une classe ? Quel est l’intérêt à préserver le matériel de lutte contre les incendies ?
La démarche pédagogique est essentielle : «À la suite de notre intervention, les incivilités relatives à la destruction des extincteurs ou des portes coupe-feu par certains jeunes ont baissé de 20 à 30 % ! », observe François Collemant. La sensibilisation suscite aussi des vocations puisque les associations de sécurité civile de la réserve ont enregistré de nouveaux recrutements auprès des élèves de classes de 4e. Certains se sont aussi déclarés intéressés pour intégrer les écoles de jeunes sapeurs-pompiers.
Au-delà du partage de cette culture du risque, la RDSC programme des exercices de sécurité civile en lien avec les autorités. Elle peut soutenir le SDIS, par le biais de ses réservistes qui interviennent en appui technique auprès de la population, en cas d’événements majeurs.
En cas de crise sanitaire par exemple, la réserve départementale est appelée à jouer un rôle précieux dans la logistique en accélérant notamment la mise en place de centres de vaccination. Elle sera aussi partie prenante de la future maison de la sécurité civile de Seine-Maritime (qui organisera des colloques, proposera des salles de travail pour les associations...), dont la création est prévue en 2027 dans la commune de Malaunay.