Le cap est fixé, mais les déclinaisons législatives arriveront plus tard, surtout au cours des deux prochaines années. En attendant, les deux documents vont faire leur chemin au sein des institutions de l’UE, être débattus par les États au Conseil des ministres, par les eurodéputés, par les représentants locaux et régionaux via le Comité européen des régions. Autant d’étapes qui détermineront la manière dont elles seront déclinées en objectifs contraignants par la suite.
Des étapes au cours desquelles les régions et collectivités ont tout intérêt à se faire entendre. Car comme l’a fait remarquer la Nouvelle-Aquitaine lors de la consultation qui a précédé l’adoption de la stratégie « De la ferme à la table », sa réussite dépendra en grande partie de son appropriation par les acteurs du territoire. « Sans ce lien aux territoires, que les régions sont à même de porter (…), il n’y aura pas de véritable transition des systèmes agricoles et alimentaires. » Un message qui est venu de régions en Europe. « Toutes les démarches de transition agricole, halieutique et alimentaire partent des territoires », a insisté la Bretagne, qui suggère par exemple de mettre en place un cadre européen pour encourager les circuits courts et locaux et pour favoriser la création de marques et labels régionaux. Des appels qui ont certes trouvé écho dans la stratégie – la Commission parle de consolider le cadre législatif sur les indications géographiques, renforcer la résilience des systèmes alimentaires régionaux et locaux, créer des chaînes d’approvisionnement plus courtes. Mais sans véritable engagement concret à ce stade.