Jean-François Vigier, maire de Bures-sur-Yvette (91), membre du bureau de l’AMF et co-président de ce point info, a illustré une des formes possibles de cette complémentarité : le SIOM de la vallée de Chevreuse, qu’il préside, a mis en place des collectes en porte à porte sur certaines zones, depuis avril 2022, et déploiera bientôt des points d’apport volontaire.
Odile Bégorre-Maire, vice-présidente du la communauté de communes du bassin de Pompey (54), a témoigné de l’expérience de ce territoire qui collecte en apport volontaire les biodéchets depuis 1999. Les clés du succès résident dans les bons choix d’emplacement des conteneurs, la complémentarité des collectes, la communication permanente. «N’ayez pas peur, vous serez étonnés de ce dont les habitants sont capables », a-t-elle lancé à ses collègues élus.
Tous les intervenants ont mis l’accent sur le caractère crucial de la communication, de l’animation, du lien social autour de cette politique, en continu. Les biodéchets s’avèrent un vecteur de communication sur toutes les collectes et aussi une occasion de repenser la fréquence d’enlèvement.
Guy Geoffroy, maire de Combs-la-Ville (77), vice-président de l’AMF et président de Méthéor (association promouvant la méthanisation des déchets organisques), ainsi que Stéphane Duru, responsable du Pôle déchets d’Amorce, ont apporté des témoignages démontrant à quel point collecte et valorisation des biodéchets sont intriqués.
Amortir l’investissement d’un site de traitement industriel impose de collecter suffisamment de volumes. Le choix de la technique (compostage, méthanisation) dépend des opportunités locales pour trouver un débouché pérenne.
Or l’attente, interminable, de la publication des textes du “socle commun” fixant de nouvelles exigences de qualité pour les amendements organiques bloque les décisions d’investissement. «On pressent ce à quoi vont ressembler, demain, les nouvelles règles de retour au sol de ces matières, c’est le sens de l’histoire », estime Morgane Gorria, directrice du recyclage organique de Paprec. Elle invite les acteurs locaux à se lancer un défi : arrêter de mettre 35 % de nos déchets à la poubelle alors qu’ils sont totalement et facilement recyclables.
« La force de nos habitudes nous empêche de mesurer cette aberration. Mais un jour, on se demandera comment on a pu faire ça. Rappelez-vous que, face aux changements, seuls les râleurs s’expriment, les contents se taisent, mais il y en a. »