« Ce qui nous fait cruellement défaut, c’est le manque de moyens. Quand on parle d’attractivité, on parle de métiers en tension, d’un manque de valorisation, de visibilité et le sentiment pour l’agent, comme pour nous les maires, de se sentir un peu démuni dans ses missions qu’il exerce au quotidien », a rappelé Murielle Fabre, maire de Lampertheim (67), co-présidente de la Commission FPT et RH et secrétaire générale de l’AMF. L’enjeu pour les maires : replacer l’humain au cœur de la politique RH et redonner du sens au travail.
Murielle Fabre l’a dit : «nous fondons beaucoup d’espoir dans la future réforme de la Fonction publique territoriale "APR-Accès, parcours, rémunération" », attendue en 2024. Et de rappeler que l’AMF, avec France urbaine, a formulé une trentaine de propositions, avec cet impératif de dépoussiérer le statut.
Message entendu par Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques : «Le statut doit être réaffirmé, mais le statut, ce n'est pas le statu quo. Il faut bouger les lignes, moderniser… Il faut faire confiance aux employeurs, vous redonner les marges de manœuvre et le projet de loi va lever davantage de verrous ». Exemple avec la simplification drastique des quotas de promotion.
Compliqué, comme le rapporte Patricia Bremond, maire de Marvejols (48), de recruter et de conforter les agents, quand les maires n’ont pas les moyens d’apporter une rémunération suffisante et sont en concurrence avec le privé. Difficile aussi de digérer budgétairement les mesures gouvernementales, hausse du point d’indice et prime de pouvoir d’achat, que les maires auraient souhaité «pouvoir anticiper par une phase de concertation avec les collectivités », selon Thomas Fromentin, président de la communauté d'agglo de Foix-Varilhes.
Stanislas Guerini a fait amende honorable sur la méthode, évoquant «le manque d’un cadre de discussion pour pouvoir construire et négocier notre politique salariale de façon annuelle ». Et de s’engager dans un cycle de discussion avec l’ensemble des partenaires et des employeurs publics des trois versants, «en arrêtant de penser d’abord État, puis de décliner » et «en appliquant les décisions prises à l’année N+1 ».
Redonner du sens à des agents qui s’essoufflent, une priorité pour des élus qui ont pris le problème à bras le corps. A Thaon-les-Vosges (100 agents), Cédric Haxaire a engagé une démarche RH «d’humanisation du travail » via le label «Hu-man » (KPMG) et est la première collectivité à avoir été labellisée en 2022.
Parmi les engagements pris et choisis par les agents eux-mêmes, celui de recruter des personnes sans diplôme. «On accompagne et formons ces personnes. Depuis, nous sommes passés de quatre à cinq à vingt, trente candidatures sur les postes ouverts, avec des profils plus en adéquation ».
Les CDG l’ont rappelé, ils sont là pour accompagner et répondre aux besoins des collectivités. A ceux qui s’inquiètent «d’une trop grande dispersion », la réponse est claire : «si nous faisons plus, c’est parce que les collectivités le demandent et parce qu’on peut le faire », assure Yohann Nedelec, adjoint au maire de Brest (29), président du CDG du Finistère, administrateur du CNFPT. Son CDG a par exemple créé deux postes volants de secrétaire de mairie mis à disposition des communes.
Attractivité, gestion RH, qualité de vie au travail… En Guyane, le CDG est sur tous les fronts, auprès des 22 communes de toute taille. Pour son président, Gilles Adelson, maire de Macouria, «c’est vraiment le tiers de confiance ».
Retrouvez la vidéo du Forum maire employeur du 105e Congrès des maires.
A lire aussi: