Les témoignages qui ont suivi celui de Taverny ont donné une idée du foisonnement des dispositifs dans ce secteur : Démos (Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale), qui consiste à favoriser l’apprentissage de la musique classique par des enfants de 7 à 12 ans éloignés de cette pratique pour des raisons économiques, sociales ou géographiques.
Un dispositif expérimenté avec succès par la communauté de communes du Thouarsais (79), comme l’a expliqué son président, Bernard Paineau, maire de Thouars (79). Autres dispositifs : les Micro-Folies (des appels à projets sont en cours), conçues comme des musées numériques, notamment à Saint-Laurent-du-Maroni (973), a décrit sa maire, Sophie Charles. Ou encore la mise en place d’un partenariat avec un équipement culturel d’envergure (Théâtre du Capitole de Toulouse), comme l’a expérimenté Jacques Serin, maire de Betcave-Aguin (32).
Au-delà de la volonté politique, Frédérique Charpenel, maire de Soustons (40), a notamment soulevé la problématique du transport pour favoriser l’EAC.
Les collectivités n’ont aucune obligation de rejoindre un de ces dispositifs nationaux pour être un acteur de l’EAC, a assuré Olivier Peverelli, maire du Teil (07), président de l’association des maires de l’Ardèche et co-président du forum. «Je dis à tous mes collègues qui commencent à s’intéresser au sujet de ne pas prendre peur. Il y a des actions très simples à engager, en commençant par faire le recensement des ressources locales. Une simple salle des fêtes peut suffire. Les élus peuvent aussi mettre en relation les habitants avec l’univers de la création en leur faisant rencontrer un écrivain, une danseuse… », a-t-il expliqué.
« Les actions culturelles menées à l’école ou dans le cadre périscolaire permettent aux enfants de se dire «Je m’y autorise » », a complété Florence Portelli, à la condition que les écoles «disposent d’assez d’intervenants extérieurs formés ». L’élue estime que l’Etat doit davantage se mobiliser dans ce domaine, les collectivités ne pouvant pas tout financer.
Sans surprise, les obstacles qui se dressent sur le chemin des élus acteurs de l’EAC ne manquent pas : course au financement, fragilité du secteur de la culture après la période Covid, coût des manifestations gourmandes en ressources humaines, difficultés de mobilité en zones enclavées, manque d’équipements… Sur ce dernier point, la santé des conservatoires inquiète tout particulièrement. «L’État ne finance plus les conservatoires ! », a déploré Florence Portelli.
Un propos contesté par Bertrand Munin, adjoint au délégué général à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle au ministère de la Culture, qui a assuré que l’État soutient à nouveau financièrement (mais très minoritairement) les conservatoires, «dont les conservatoires municipaux », tout en reconnaissant qu’une large concertation sur l’avenir de ces équipements est nécessaire, avec un focus sur la revalorisation des métiers de la musique, devenus très peu attractifs.
Les participants au forum se sont quittés sur un dernier point de vigilance : le soutien à l’EAC ne doit pas être exclusif et détourner les communes du soutien à la création.