« Cela fait maintenant huit ans que nous travaillons sur les JOP », a expliqué Mohamed Gnabaly, co-président de la commission sport et JOP de l’AMF et co-président du forum, maire de l’Île-Saint-Denis (93), ville marquée par la précarité. Ce rendez-vous exceptionnel a été «un accélérateur » de développement local. «Je me suis servi des JOP pour irriguer mes politiques publiques, je vais accueillir un village sportif, hors de question que mes quartiers restent en l’état, 100 % de logements sociaux seront rénovés », a complété l’élu. Le maire de Gravelines (59), Bertrand Ringot, s’est quant à lui emparé du sport pour «faire rayonner la ville et dépasser l’image d’une cité industrielle ».
« La question n’est pas savoir si la France est une nation sportive, la question est de savoir comment relier sport et culture, sport et santé, sport et développement économique », a poursuivi Mohamed Gnabaly. «Soyons sportif à tout moment, par exemple sur les lieux de travail », a renchéri Sylvie Miceli-Houdais.
Les élus ont enjoint leurs collègues à n’oublier aucun public : personnes en situation de handicap, soutien au sport au féminin ou encore les personnes âgées. «En gardant les seniors mobiles plus longtemps, on les garde plus longtemps à domicile ! », a souligné Florence Villes, adjointe au maire de Niort (79).
Une attention particulière doit être portée aux enfants, l’un des objectifs de la Grande cause nationale 2024 consacrée à l’activité physique et sportive“ (lire ci-dessous). «Comparé à d’autres pays, avec notre système d’après-midi scolarisés, les enfants pratiquent très peu au final », a déploré David Lazarus, maire de Chambly (60) co-président de la commission sport et JOP de l’AMF et co-président du forum, qui conseille de progresser en s’appuyant sur la complémentarité entre écoles et clubs sportifs.
Pour développer la pratique sportive, faut-il encore des équipements adaptés, en France métropolitaine comme Outre-mer. Olivier Fort, premier adjoint de Petite-Île (La Réunion, 974), a témoigné du retard en la matière, pénalisant la population. Frédéric Sanaur, directeur général de l’Agence nationale du sport (ANS), n’a pas caché qu’il s’agissait d’un «chantier énorme ».
« Environ 40 % des équipements ont plus de 40 ans, un tiers d’entre eux sont obsolètes, cela représente 100 000 équipements à rénover avec, à chaque fois, un coût de plusieurs millions d’euros », a-t-il précisé. L’État cofinance ce chantier à travers le “Plan 5 000 équipements“, lancé en 2021, dont Frédéric Sanaur a dressé le bilan : « ce dispositif, doté d’une enveloppe de 200 millions d’euros, achevé en deux ans au lieu de trois, a permis d’intervenir (via un co-financement à hauteur de 65 %) sur 5 507 équipements au profit de 3 000 collectivités, avec l’ouverture, à la demande des maires, de nombreuses structures en accès libre, comme les city-park ».
Frédéric Sanaur a invité les élus à saisir l’opportunité du second “Plan 5 000“ équipements, qui débutera en 2024, doté de 300 millions d’euros (avec un co-financement de l’ANS entre 20 % et 80 %), et qui vise notamment à créer 1 500 projets dans les cours de récréation. Si un tiers des équipements seront construits dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, l’ensemble des territoires pourront bénéficier de cette seconde édition, a assuré le directeur de l’Agence.
Retrouvez l'interview de Frédéric Sanaur, directeur général de l’Agence nationale du sport (ANS), réalisée par Maire info, ci-dessous :