Parmi les «principaux sujets » figurent l’avenir des contrats de ville dont la future génération doit entrer en vigueur le 1er janvier 2024 (ils concernent 1514 quartiers prioritaires et 4,8 millions d’habitants), la révision des modalités de définition de la géographie prioritaire pour n’oublier aucun territoire, les crédits qui seront dévolus aux contrats et les moyens que l’État débloquera parallèlement pour l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) l’an prochain, les priorités du plan Quartiers 2030 toujours pas définies.
Ces sujets doivent être abordés à l’occasion d’un comité interministériel des villes (CIV) qui devait initialement se tenir en décembre dernier et dont le gouvernement n’a toujours pas fixé la date. «Nous demeurons dans le flou total et le gouvernement ne répond pas à nos interrogations, souligne Gilles Leproust. C’est très frustrant car nous représentons les "invisibles de la République", des millions d’habitants qui demeurent dans l’angle mort des politiques publiques. Il est urgent de remobiliser les ministères sur les quartiers prioritaires et d’y mobiliser les crédits de droit commun ».
Le maire d’Allonnes a écrit, il y a trois semaines, au président de la République pour tirer la sonnette d’alarme mais il n’a pas reçu de réponse. Une lueur d’espoir : Ville & Banlieue doit être reçue, le 7 avril, par la Première ministre, puis le 19 avril par Olivier Klein, ministre chargé de la Ville et du Logement, et ancien maire de Clichy-sous-Bois (93).
« Nous représentons des territoires de solutions, nous expérimentons. Le gouvernement doit nous écouter et capitaliser les innovations mises en œuvre par les élus et les habitants comme ce fut le cas avec la création des cités éducatives », a plaidé Anne-Claire Boux, adjointe à la maire de Paris chargée de la politique de la ville.
L’élue fait partie de la commission "Participation citoyenne dans les quartiers", installée le 6 mars par Olivier Klein, chargée de renforcer la concertation avec les habitants dans l'élaboration de la nouvelle génération de contrats de ville. Ces contrats «seront structurés autour de projets co-construits avec les habitants », a affirmé le ministre, le 6 mars.
Présidée par Mohamed Mechmache, fondateur et porte-parole d’ACLEFEU, co-auteur du rapport « Pour une réforme radicale de la politique de la ville. Ça ne se fera plus sans nous » (2013), président fondateur de Pas sans Nous, cette commission devrait rendre ses premières propositions au début de l’automne.
Cette co-construction des contrats de ville figurait déjà parmi les propositions de la Commission nationale chargée de la réflexion sur les prochains contrats de ville, installée par la précédente ministre déléguée à la Ville, Nadia Hai, qui a rendu son rapport en avril 2022.
Ville & Banlieue a, de son côté, entamé depuis mi-mars un «tour de France des régions avec les élus ». Objectif, «réunir les acteurs engagés dans le développement des quartiers, pour échanger, partager des expériences et construire ensemble les solutions d’aujourd’hui et de demain ».
L’association fera étape le 6 avril à Marseille (13), le 5 mai à Lormont (33), le 2 juin à Villejuif (94), le 15 juin à Roubaix (59). Elle devrait synthétiser ces échanges et ses propositions dans un «appel de Lyon » adressé au gouvernement, mi-octobre, à l’occasion de son quarantième anniversaire.
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