Les 17 bibliothèques de l’agglomération ont ainsi basculé en 2021 sur un seul et même outil informatique et, pour certaines d’entre elles, pour la première fois dans l’ère numérique. « Sur le terrain, des personnes, notamment les bénévoles – plusieurs de ces bibliothèques reposant entièrement sur des équipes de volontaires –, ont pu exprimer de l’appréhension face à cette évolution, mais tout s’est bien passé. Nous avons la chance de compter dans l’équipe de la bibliothèque centrale un agent expert de ces questions qui a pu assurer une hotline pendant plusieurs mois, voire se déplacer à la demande », se félicite l’élu.
Les habitants ont ainsi une vision numérisée de l’ensemble des ressources des bibliothèques (180 000 documents) et « bien plus », souligne Antoine Martinez. « En effet, à partir de leur espace personnel sur le portail de l’agglomération, ils ont un accès quasi infini – et c’était notre volonté – à une offre en ligne de films, de livres audio ou encore de formations. »
Le passage à l’informatisation s’est doublé d’un passage à la gratuité, certaines des communes pratiquant jusqu’alors une adhésion payante. « Il a fallu convaincre, et c’est sans regret aujourd’hui pour les élus qui ont renoncé à ces petites recettes. La fréquentation a bondi de 30 % en moyenne depuis la mise en place de la gratuité », précise l’élu. Si le chantier de l’informatisation a été pris en charge à 100 % par l’agglomération, « le budget a été couvert à 70 % par des subventions de la part de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) et du département », ajoute-t-il.
Katia Golba dresse, elle aussi, un bilan positif de l’expérience. « Nous sommes rassemblés bien au-delà de l’aspect technique. On apprend des autres bibliothèques, chacun apportant sa façon d’aborder la lecture publique et son rapport au public. On commence même à réfléchir à des achats de livres qui se complèteraient. Aujourd’hui, on ne pense plus pour “sa” bibliothèque mais à l’échelle du territoire, en envisageant, par exemple, de faire circuler des expositions itinérantes ».
Marie Deleonardis, responsable de l’équipe d’une douzaine de bénévoles de la bibliothèque de Vanosc (950 hab., 200 adhérents), est sur la même longueur d’onde, se félicitant de cette « nouvelle dynamique collective » et de « cette nouvelle entraide avec les professionnels des bibliothèques », qui s’expriment lors des réunions rassemblant tous les acteurs de cette coopération. « Désormais, nous avons des collègues ! », se réjouit-elle.
La prochaine étape serait de mettre en place des navettes afin de faire circuler les ouvrages d’un site à l’autre en fonction des desiderata des lecteurs et ainsi d’assurer le dernier kilomètre de la mise en réseau. « Le projet est à l’étude », assure Antoine Martinez. Nous cherchons la meilleure des solutions, à la fois économique et écologique. »