01/05/2019
Europe

Les collectivités ont besoin d'une Europe plus locale

La déclaration du Sommet européen des régions et des villes aux chefs d'États réclame une Union européenne plus sociale, plus verte et plus proche des citoyens.

Proximité avec les citoyens, préservation de la politique de cohésion sociale et territoriale, investissements dans les services publics, « dimension sociale renforcée », développement durable…, les élus locaux et régionaux ont fixé des objectifs ambitieux à l’Europe, lors du Sommet européen des régions et villes, les 14 et 15 mars à Bucarest. Ces ambitions ont été précisées dans une déclaration (1) adressée aux chefs d’États européens qui se sont réunis le 9 mai, à Sibiu (Roumanie), pour fixer le programme stratégique 2019-2024 de l’Union. 
Une constante est revenue lors des débats : la nécessité d’impliquer davantage les pouvoirs locaux dans le processus de décision européen. La déclaration demande donc l’application du « concept de “subsidiarité active” indispensable pour que les décisions puissent (…) être prises au plus près possible des citoyens ». « Notre rôle est d’influencer ce triangle des Bermudes décisionnel que sont la Commission européenne, le Conseil et le Parlement européen, a fait valoir le président du Comité des régions, Karl-Heinz Lambertz. Cette Europe décentralisée est essentielle au moment où, du Brexit aux gilets jaunes, les citoyens demandent davantage de transparence et de dialogue », a-t-il souligné.

Pôles régionaux
Pour faire entendre la voix des territoires, le Comité des régions a lancé, lors du Sommet de Bucarest, un réseau de « pôles régionaux » (#RegHub) qui devra contribuer à évaluer et améliorer la législation européenne. Vingt régions, dont les Hauts-de-France et la Bretagne, participeront à la phase pilote de ce projet entre 2019 et 2020. « La commissaire européenne pour la politique régionale, Corina Cretu, veut travailler sur une subsidiarité active, note Philippe Andrieu, maire de Cépie (11) et vice-président de la communauté de communes du Limouxin. Elle veut solliciter l’avis des collectivités locales à la fois sur la conception des politiques publiques, leur mise en œuvre et leur évaluation. L’Union européenne veut résoudre un problème crucial : l’éloignement des citoyens qui ne savent pas ce que l’Union européenne fait pour eux. »
Les élus locaux appellent donc les chefs d’États à « ancrer l’action de l’Union européenne au niveau local ». Invité à participer au Sommet de Bucarest avec 150 jeunes responsables politiques locaux et régionaux, Philippe Andrieu juge essentiel que les jeunes « s’approprient l’Europe ». Une impression partagée par Thibaut Guignard, maire de Plœuc-L’Hermitage et premier vice-président du conseil départemental des Côtes-d’Armor : « Il ne faut pas attendre que les gens viennent vers nous pour parler de l’Europe. Il faut aller là où ils sont : sur les campus, dans les cafés. »                                         


(1) https://cor.europa.eu/fr/summit2019
 

Nathalie STEIWER
n°368 - Mai 2019