Les collectivités de l’Oise gèrent plutôt bien leur budget. Même si globalement leur épargne brute a baissé en 2021 par rapport aux deux années précédentes (moins 7 millions d’euros par rapport à 2020 et moins 5 millions d'euros par rapport à 2019), les communes possèdent un fonds de roulement de 451 millions d’euros (contre 351 millions d'euros il y a un an). «Elles ont emprunté de manière très raisonnable, ont réussi à se désendetter et il n’y a pas de sous-investissement dans l’Oise », a assuré Clément Bousquet, fondateur du cabinet de conseil CBG Territoires, venu dresser le panorama financier des communes et intercommunalités de l’Oise devant les maires.
Cette analyse financière n’a pas pleinement convaincu les édiles, inquiets des factures d’énergie qui explosent, et qui savent très bien que l’autofinancement va fondre comme neige au soleil pour les payer. Aussi pour l’UMO, il y avait urgence à donner quelques clés pour réaliser des économies à très court terme. Car il faut agir vite ! Le président du syndicat de l’énergie de l’Oise, Éric Guérin, adjoint au maire de Sempigny (781 habitants), a rappelé à l’assistance que «le coût de l’inaction coûtera plus cher que le coût des actions. Les prix sur les marchés de l’électricité et du gaz ont été multipliés par dix entre janvier 2021 et aujourd’hui. Le marché est irrationnel ». L’impact sur les budgets énergie des collectivités est déjà visible : augmentation de 12 % par an entre 2017 et 2022 et un coût multiplié par 2,2 entre 2022 et 2023…
Or, il est possible d’agir facilement et rapidement selon le président du syndicat qui a pu établir un diagnostic sur la base de 1 300 bâtiments publics de l’Oise (les bâtiments pèsent 70 % des dépenses d’énergie pour une collectivité). Parmi les constats : 80 % des bâtiments ont des défauts d’isolation dans les combles, 60 % ont des murs avec un niveau d’isolation faible, 90 % ont des sources d’éclairage énergivore.
Le retour sur investissement s’avère très rapide. «Baisser la température dans les bâtiments d’un degré, c’est faire 7 % d’économies en moyenne », assure Éric Guérin. «Couper l’éclairage public la nuit pendant cinq heures, c’est moins 40 %. » Le président du syndicat de l’énergie de l’Oise a cité deux exemples. Le premier concerne une salle des fêtes de la ville de Clermont (10 398 habitants) : la mise en place d’un pilotage optimisé des flux énergétiques a coûté 30 400 euros HT (dont 17 500 euros à la charge de la commune). La consommation énergétique a baissé de 44 %, les économies attendues en 2023 sont estimées à 58 000 euros. En moins d’un an, la commune aura rentabilisé son investissement.
Autre exemple : la rénovation du parc de l’éclairage public à Abbecourt (831 habitants) a coûté 160 000 euros TTC (61 800 euros payés par la commune) : la baisse de la consommation énergétique devrait être de 48 %. Économies attendues en 2023 : 22 000 euros. Soit un retour sur investissement en moins de sept ans. Pour un maire exerçant un mandat de six ans, cela reste rentable politiquement, a fait remarquer un maire de l’assistance.
Cela d’autant que le conseil régional des Hauts-de-France et le conseil départemental, présents au congrès, ont assuré les maires de leurs soutiens. Le département a distribué un mémento des aides apportées aux communes. Le conseil régional a voté, début octobre, une enveloppe de 300 millions d’euros pour accompagner les projets de communes rurales.
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