Pratique
24/05/2022
Développement économique Emploi Social

Travailler avec... le réseau de l'AFPA

L'Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) noue des partenariats avec les communes dans le champ de la formation, de l'insertion vers l'emploi et du développement économique.

À Nevers (Nièvre, 34 069 hab.), la ville, les Restos du cœur et l'AFPA montent un projet pour des chômeurs de longue durée.
 

Missions. Le métier de l’AFPA est la formation professionnelle et l’accompagnement des publics adultes en général. Son catalogue compte près de 300 métiers, du BTP à l’industrie en passant par le tertiaire et les services. Sa spécificité porte sur le niveau de formation. L’AFPA a été créée pour permettre la formation rapide au premier niveau de qualification. Elle forme des ouvriers, des techniciens, des employés. Chaque année, près de 100 000 personnes y suivent des CAP ou bac (40 % sont salariés et 60 % demandeurs d’emploi). Un quart ont moins de 25 ans. Le taux de réussite est de 84 % et le taux d’accès à l’emploi de 71 %.

Organisation. L’organisme de formation est passé du statut d’association à celui d’établissement public en 2017. Son réseau repose sur 13 directions régionales, 116 sites et 24 antennes répartis en France métropolitaine. Chaque année, l’AFPA s’engage sur un programme d’activités, financées par l’État, dans le cadre de sa mission de service public. La méthode consiste plutôt en la co-construction de projets avec des acteurs locaux et des partenaires plutôt que du «  prêt-à-porter ».

Interview Thomas Delourmel,
délégué général de l’AFPA
« Un partenaire qui s’adapte, c’est bien l’esprit de ces “villages de solutions” que nous proposons aux communes. Notre objectif est d’offrir des opportunités à un ensemble d’acteurs pour monter des projets répondant aux besoins d’un territoire, aux enjeux de justice sociale pour des publics éloignés de l’emploi, et d’appui aux entreprises pour anticiper des recrutements. Les élus n’ont pas besoin d’avoir une idée déjà précise de ce qu’ils attendent de nous. Je les invite à ne pas hésiter à nous contacter. Nous réfléchirons ensemble. »


Actions. L’AFPA participe ainsi à ­l’accompagnement des jeunes décrocheurs ­scolaires, dans le cadre du Plan de relance. Pour répondre à l’obligation de formation des 16/18 ans, elle a co-construit le dispositif «promo 16/18 » avec les missions locales.

Autre exemple d’activité : les incubateurs de nouvelles formations. Il s’agit là de formations montées en réponse à des besoins identifiés sur un territoire, comme l’évolution des emplois et des compétences, en ciblant par exemple les métiers de la filière hydrogène ou ceux de la filière médico-sociale. L’AFPA propose aux communes de construire avec elle des «v illages des solutions », en leur ouvrant ses locaux – immenses puisque l’AFPA se revendique comme le deuxième propriétaire foncier de France.

Le but ? Y créer des offres de services tournés vers les entreprises et les publics éloignés de l’emploi, accompagner le développement de l’emploi, notamment en direction des personnes les plus éloignées et aux communes.

Dernière évolution, l’AFPA développe les formations «  hors les murs » grâce à la formation à distance ou en exploitant les espaces numériques existants dans les collectivités. Là encore, l’organisme peut s’adapter aux demandes du territoire. Pour du «  sur-mesure ».
 

À Nevers, une «  étape-tremplin » pour redonner confiance
À Nevers (Nièvre, 34 069 hab.), la ville, les Restos du cœur et l’AFPA montent un projet pour des chômeurs de longue durée. «  L’idée est partie d’une préoccupation commune de combler un manque pour les personnes éloignées de l’emploi », explique Bertrand Couturier, adjoint au maire délégué à l’économie sociale et solidaire.

La formation est une sorte «d’étape tremplin » offerte à ces personnes, pendant laquelle se combine un travail sur le «  savoir-être » et sur le «  savoir-faire », «  pour lever une partie des freins qui les empêchent de retourner sur le marché du travail ». Elles suivront 60 heures d’ateliers (30 heures dédiées au travail sur l’estime de soi, en faisant du sport, un atelier cuisine, les 30 autres heures à la découverte de métiers), étalées sur douze semaines, à raison de deux ateliers de 2h30 par semaine.

L’AFPA apporte l’ingénierie de formation, la ville la coordination et les partenaires, et les Restos du cœur les bénéficiaires et l’animation d’ateliers. Le projet sera lancé en septembre. L’idée est ensuite de faire évoluer le projet le plus largement possible sur l’agglomération.
En savoir + : www.afpa.fr
Emmanuelle Stroesser
n°401 - MAI 2022