Comment agir dès lors pour remplacer l’usage des produits phytosanitaires ? Côté prévention, certaines communes ont choisi de lutter contre les mauvaises herbes par… des plantes ! Il s’agit alors de privilégier des essences «tapissantes » réputées pour supplanter les mauvaises herbes.
À l’exemple de Saint-Sulpice-la-Forêt (1 400 hab., Ille-et-Vilaine) qui a opté pour la vivace Herniaria glabra entre les tombes de son cimetière. Dans le même esprit, Louvigné-du-Désert (3 417 hab.), dans le même département, a privilégié des variétés de thym et de Frankenia laevis qui résistent au piétinement tout en limitant la pousse des indésirables dans les allées du cimetière.
En général, les gestionnaires ne doivent pas hésiter à favoriser les plantes dites «allélopathiques », qui diffusent naturellement des composés phytotoxiques inhibant la germination et la croissance d’espèces concurrentes (Hieracium pilosella, Achillea millefolium, Origanum vulgare, Thymus hirsutus…).
En matière de prévention, la palme revient sans conteste aux paillages. La technique, qui consiste à empêcher la croissance des plantes adventices en les privant de lumière, peut être aujourd’hui réalisée avec des copeaux de bois, des feuilles mortes, du bois raméal fragmenté (BRF), des paillettes de lin, des écorces (pin, peuplier…), à l’aide du paillage minéral (ardoise, pouzzolane, déchets de coquilles Saint-Jacques ou d’huîtres), ou encore de gravier, galets, brique pillée. De quoi avantageusement remplacer les traditionnelles toiles tissées disgracieuses et autres bâches en polyéthylène ou polypropylène réalisées à base d’hydrocarbures.
À Fontainebleau (19 196 hab., Seine-et-Marne) et à Saint-Étienne (171 000 hab., Loire), ce sont des cosses de cacao qui ont été retenues pour contrer la pousse des herbes indésirables au pied des plants.
À L’Isle-d’Espagnac (5 580 hab., Charente), la ville récupère les cartons usagés des habitants de la commune. Mis à même la terre, ils peuvent être recouverts d’écorces de bois raméal fragmenté.
Du côté des solutions «manuelles », retenons la balayeuse mécanique, la binette, le réciprocateur, la démousseuse, la dameuse, la bineuse électrique ou encore le jet haute pression.
Parmi les solutions répandues, le désherbage thermique repose désormais sur plusieurs techniques : flamme directe, infrarouge, eau chaude, vapeur, air chaud, mousse chaude.
La gamme des prix est à l’image de la variété des modèles : de quelques centaines d’euros pour un modèle portable avec une lance branchée sur une bonbonne de gaz, à 5 000 euros pour un modèle roulant à infrarouge. Pour un désherbeur thermique à eau chaude ou à vapeur, compter au moins 10 000 euros, voire plus de 40 000 euros pour les modèles les plus perfectionnés. La multiplicité des solutions n’autorisera aucune excuse pour ne pas être prêt d’ici le 1er juillet 2022 !