L'actu
16/03/2022
Décentralisation Élections

Nicolas Dupont-Aignan dresse un bilan sévère de la décentralisation

Fustigeant un « empilement des structures », le candidat de Debout la France propose de « libérer les communes» et défend la suppression des régions actuelles.

La décentralisation a «dérapé », a «dérivé » et n’a pas tenu «ses promesses », a dénoncé le candidat souverainiste, Nicolas Dupont-Aignan, le 15 mars, devant les élus. «Je croyais qu’on avait décentralisé pour rapprocher, pour responsabiliser, pour bien utiliser l’argent public et je n’assiste qu’à la multiplication des organismes », a-t-il déploré, fustigeant un «empilement des structures » : «Il faut dire la vérité : communes, intercommunalités, départements, métropoles, régions et… un Etat impuissant. Plus personne ne comprend rien. On veut des statuts particuliers, mais ce n’est pas ça la France. »
 

« Redonner vie » aux communes

Hormis les «grands bénéficiaires » de la décentralisation que sont «les métropoles » et «les régions» à ses yeux, le reste du territoire a été «abandonné ». C’est pour cette raison que l’ancien maire de Yerres (91) souhaite «redonner vie » aux communes qui sont «en train de mourir d’asphyxie par les intercommunalités, trop grandes, trop boulimiques, trop antidémocratiques » et qui «empiètent sur les départements ». Selon lui, «il faut redonner du pouvoir aux maires, renforcer leur statut, leur donner de la liberté, supprimer les normes, et arrêter de les embêter au jour le jour dans tous les domaines ».
Pour cela, il préconise d’abroger la loi Notre, de revenir à des intercommunalités «plus réduites » qui correspondraient «à un vrai bassin de vie, soit avec moins de compétences ». Les PLUi n’ont pas trouvé plus d’égards à ses yeux : «De véritables catastrophes », selon lui. 
Plus largement, le candidat de Debout la France propose de «reconstruire l'Etat » et défend la suppression des régions actuelles en décentralisant «une partie de leurs compétences ». 
 

Réouverture de 20 000 lits d’hôpital

Sur les finances, il s’est prononcé pour une consolidation des ressources des maires en renforçant la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR), en rétablissant la réserve parlementaire, mais aussi en créant un «fonds de sauvegarde du patrimoine rural » pour les petites communes et un «fonds d’investissement et de relocalisation ».
Pour ce qui est de la santé, il estime sans surprise que cette politique ne doit «pas appartenir aux régions », mais bien à l’Etat. Nicolas Dupont-Aignan a ainsi prôné la suppression des agences régionales de santé (ARS) et plaidé pour le retour des directions départementales du ministère de la Santé, qui «connaissaient le territoire». Il a également défendu la réouverture de «20 000 lits d’hôpital, notamment dans les zones désertifiées », ainsi qu’une bourse (« un smic, même plus ») pour les étudiants en médecine en échange d’un «contrat d’installation pour cinq ans » dans ces zones.
Devant l’accumulation des normes, il a jugé qu’il fallait «tout revoir et essayer de simplifier au maximum» celles régissant les collectivités. Il propose ainsi de s’inspirer de «ce que Napoléon a fait pour réaliser le Code civil» et de «reprendre l’ensemble des normes [...] en six mois ». «Cela veut dire enlever cet horrible drapeau [européen, qui était installé derrière lui] car je n’ai qu’une seule patrie, c’est la France », a-t-il lancé, assurant, sous les huées des élus, qu’une partie des normes «viennent des lobbies à Bruxelles ».
 

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Aurélien Wälti
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