Notaire. « En juin 2021, je reçois l’appel du notaire de la commune qui me dit que nous bénéficierions d’un legs. Je peine à le croire car la mairie en a déjà reçu un en 2017, de 1,24 million d’euros. En outre, je reste prudent car il pourrait y avoir des dettes liées à ce don ou à un testament plus récent, que sais-je !
Un mois plus tard, le notaire me dit que “ c’est bon ”, qu’aucun autre testament n’existe, qu’il y a des biens immobiliers et des liquidités. Je lui demande une idée du montant du legs et il me dit que ce serait “ plus d’un million ”. J’apprends au passage le nom de la donatrice, qui était commerçante à Falaise, décédée en avril sans héritier. Son mari était de la région et elle était née à Paris. Je garde la nouvelle pour moi, rien n’est formalisé et l’été passe, la rentrée… Je me méfie : le droit est complexe, les familles aussi. »
Testament. « Fin novembre, le notaire me dit avoir une “ vision claire ” du legs. Je me rends dans son étude où il me lit le testament. La mairie est seule héritière d’immeubles à Falaise et à Caen, pour 1 million d'euros, et d’épargne et d’assurances-vie, pour 1 million d'euros aussi. Notre obligation serait d’entretenir la tombe de la donatrice. J’accepte bien sûr le legs, je signe les papiers et, intérieurement, je remercie cette administrée. Nous allons faire de belles choses avec son don.
Mi-décembre, en conseil municipal, j’officialise l’information. La surprise est entière. Cet argent entrera en “ recette exceptionnelle ” dans le budget. Je prévois de mobiliser les liquidités assez vite et, d’ici la fin de mandat, de vendre une partie des immeubles, qui rapportent 35 000 euros de loyer annuel. »
Investissements. « Où investir ? Je veux que l’utilisation du legs honore la mémoire de la donatrice. Il s’agit d’être digne de son geste. Les investissements seront réalisés dans la commune de Falaise, où elle est enterrée, et une rue portera son nom. Son legs profitera à tous.
Des projets de mon programme vont être accélérés ou amplifiés – je pense par exemple aux mobilités douces ou à la rénovation d’un lavoir. Maintenant, que “ disent ” ces deux legs en quatre ans ? Que les Falaisiens, qui ont vécu la reconstruction, après guerre, sont attachés à notre ville. Ils font œuvre de philanthropie, qui est une forme de financement trop peu explorée par les maires. J’ai d’ailleurs contacté, il y a peu, un chef d’entreprise à succès, né à Falaise. Je lui ai proposé de soutenir un projet sous la forme d’un mécénat. Nul besoin d’être mort pour témoigner de son amour pour une ville ! »
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