Ce coût est estimé à 1 073 euros/m2/an pour les communes (hors coût d’amortissement des équipements) et il monte à 1 263 euros/m2/an pour les piscines intercommunales. Cette différence s’explique par le fait que «les EPCI gèrent en moyenne des infrastructures plus grandes, offrant davantage de prestations », précise l’OFGL. Parmi ces prestations supplémentaires figurent les bains bouillonnants, saunas, hammams et autres solariums qui engendrent ainsi des surcoûts de fonctionnement.
Outre les frais de personnel, soit près des deux tiers des dépenses de fonctionnement, le poste «énergie/chauffage/combustibles » constitue plus de 15 % des coûts pour les communes (17,8 % pour les EPCI), suivi du poste «eau/assainissement » (7,8 % pour les communes et 5,7 % pour les intercommunalités) et des dépenses d’entretien/réparation (environ 3 %). Ces deux dernières catégories de dépenses sont étroitement liées à l’évolution des exigences de santé publique. Le décret n° 2021-656 du 26 mai 2021 a fixé de nouvelles règles applicables en matière de sécurité sanitaire des eaux de piscine.
Ces nouvelles règles, entrées en vigueur depuis le 1er janvier 2022, prévoient notamment que les eaux des piscines ne doivent pas «contenir un nombre ou une concentration de micro-organismes, de parasites ou de toute autre substance constituant un danger potentiel pour la santé des personnes, être irritantes pour les yeux, la peau et les muqueuses ».
Elles doivent au contraire «être conformes à des limites de qualité portant sur des paramètres microbiologiques et physico-chimiques » et
« satisfaire à des références de qualité, microbiologiques, physico-chimiques et organoleptiques, établies à des fins de suivi des installations de traitement de l’eau des bassins ».
En pratique, il revient au gestionnaire de contrôler la qualité de son eau a minima une fois par jour (une fréquence de contrôle minimale qui varie en fonction des installations). Cet autocontrôle permet de vérifier le bon fonctionnement des installations et de mettre en place les mesures correctives pour améliorer la qualité des eaux.
L’entretien d’un bassin comporte quatre étapes : renouveler l’eau (au minimum 30 litres d’eau par jour et par baigneur), vidanger (vidange intégrale au moins une fois par an, voire deux fois pour les pataugeoires et tous les 15 jours pour les bassins de moins de 10 m3), filtrer (pompes fonctionnant 24h/24) et désinfecter (avec un produit agréé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).
D’autres mesures ont été précisées par un arrêté du 26 mai 2021 (JO du 27 mai) relatif aux dispositions techniques applicables aux piscines : circuit de l’eau des bassins, zones de déchausse, nombre de sanitaires, douches et pédiluves, respect de la fréquentation maximale théorique, règles de stockage et de manipulation des produits de traitement.
Les piscines représentant souvent le premier poste de consommation énergétique des bâtiments publics dans les EPCI, plusieurs communes et groupements ont entrepris d’innover pour baisser leur facture.
À l’instar du centre aquatique de Bourg-en-Bresse (01), avec son système permettant de récupérer la chaleur des eaux «grises » (eaux usées) pour préchauffer l’eau alimentant les bassins. Résultat : la consommation d’eau est passée de 144 à 80 litres par baigneur.
À la communauté d’agglomération de Thionville-Portes de France (57), c’est encore sur les énergies de récupération que l’on mise dans le cadre du nouveau centre nautique de Basse-Ham. Au programme : pompes à chaleur (PAC) air/eau, récupération de chaleur sur l’eau chaude usée des douches et récupération de la chaleur de l’air intérieur de la halle des bassins.
À la piscine municipale de Buzançais (36), l’énergie solaire et la thermodynamique permettent de couvrir 75 % des besoins en chauffage des bassins extérieurs et de réduire de 55 % les émissions de CO du site. Quand le système de capteurs détecte les apports solaires insuffisants, une PAC se déclenche pour chauffer l’eau en utilisant les calories de l’atmosphère.