Le modèle de contrat présent dans le décret du 31 décembre 2021 s’articule en sept grands engagements : respect des lois républicaines, protection de la liberté de conscience des membres et bénéficiaires, liberté des membres de l’association, égalité et non-discrimination, fraternité et prévention de la violence, respect de la dignité de la personne humaine, respect des symboles de la République.
Il comprend des mentions explicites auxquelles l’AMF était attachée : notamment celles sur le caractère laïque de la République et sur l’engagement, de la part de l’association, «de ne pas se prévaloir de convictions politiques, philosophiques ou religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations avec les collectivités publiques ».
L’association s’engage aussi, entre autres, à s’abstenir «de tout prosélytisme abusif exercé sous la contrainte, menace, pression », à «ne pas opérer, dans son fonctionnement interne comme dans ses rapports avec les tiers, de différences de traitement fondées sur le sexe, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, l’appartenance réelle ou supposée à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée, ni cautionner ou encourager de telles discriminations ».
Elle ne doit pas «provoquer la haine ou la violence », «rejeter toutes formes de racisme et d’antisémitisme », et n’engager aucune action «de nature à compromettre le développement physique, affectif, intellectuel et social des mineurs, ainsi que leur santé et leur sécurité ».
Ce contrat figure désormais dans le formulaire Cerfa de demande de subvention.
L’association qui signe un contrat d’engagement républicain doit en informer ses membres par tous moyens (entre autres, un affichage dans ses locaux, une mise en ligne sur son site internet si elle en a un…). Le décret précise explicitement qu’elle doit veiller «à ce que le contrat soit respecté par ses dirigeants, ses salariés, ses membres et par ses bénévoles ».
Les «manquements » aux engagements commis par l’un d’entre eux, agissant au nom de l’association ou en lien avec ses activités, sont imputables à l’association «dès lors que les organes dirigeants, bien qu’informés de ces agissements, se sont abstenus de prendre les mesures nécessaires pour les faire cesser, compte tenu des moyens dont ils disposaient ».
À compter de la date de souscription du contrat, les engagements qu’il contient sont opposables à l’association et leur non-respect peut justifier le retrait d’une subvention en numéraire ou en nature. Le décret précise que le retrait portera alors sur un montant calculé au prorata de la subvention restant à courir à la date du manquement. Pour rappel, l’association peut contester la décision devant le tribunal administratif.
Un guide à destination des collectivités sur les modalités de mises en œuvre du contrat devrait bientôt être disponible.