En préambule, chacun des présidents des trois associations, respectivement David Lisnard, maire de Cannes (06), François Sauvadet, président du conseil départemental de la Côte-d'Or, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, et André Laignel, maire d’Issoudun (36) et premier vice-président délégué de l’AMF, a tenu à revenir sur la guerre en Ukraine et à exprimer toute la solidarité des collectivités locales françaises aussi bien avec l’aide humanitaire comme avec l’accueil de réfugiés.
Mais ce contexte «géopolitique dramatique », selon David Lisnard, président de l’AMF, ne doit pas empêcher la démocratie française de fonctionner. «La France n’est pas en guerre, nous avons un contexte de guerre en Europe. Après les années Covid d’anesthésie de la démocratie qui amplifie la crise civique, [nous avons] un devoir de débat. Ce n’est pas la gestion de la crise ou le débat. Au contraire, c’est parce qu’il y a des crises que nous devons recréer du débat et de l’attention civique pour choisir en connaissance de cause le gouvernement du pays pour les cinq prochaines années ».
« Nous avons besoin que tous les candidats à l’élection présidentielle viennent le 15 mars pour présenter ce qu’ils proposent pour la France », a appuyé André Laignel. « Il faut penser au jour d’après et à la légitimité que le futur président de la République aura. Si on ne change pas la façon de gouverner ce pays, on ira droit dans le mur », estime François Sauvadet.
Les trois associations plaident pour que le prochain quinquennat débute avec une grande loi de décentralisation. «Face aux crises (réchauffement climatique, pandémie, guerre, crise démocratique), la décentralisation est la bonne réponse. Elle permet d’amener des réponses rapides et adaptées face aux longueurs et à la complexité des processus administratifs. Il faut que l’État arrête de s’occuper du quotidien. Il n’en a plus les moyens et c’est inefficace. Il nous faut une nouvelle ère de la décentralisation. La loi 3DS n’a pas rempli cet objectif », a déploré Carole Delga, présidente de Régions de France.
Dans leur contribution, l’AMF, l’Assemblée des départements de France et Régions de France souhaitent un «transfert aux collectivités locales d’un pouvoir réglementaire d’application des lois se substituant à celui du Premier ministre afin que l’État ne puisse plus intervenir a posteriori dans leurs champs de compétences ». Les trois associations demandent également une répartition claire des compétences entre les différents acteurs publics, une meilleure coordination et co-construction des politiques publiques ainsi qu'une répartition équitable des moyens publics.