Le décret n° 2021-1740 du 22 décembre 2021 modifiant les dispositions du Code électoral relatives au vote par procuration et portant diverses modifications du Code électoral (JO du 23/12) fixe la date de fin des demandes d’inscription sur les listes électorales par télé-procédure, pour les élections générales, au «sixième mercredi précédant le scrutin à minuit ». Pour l’élection présidentielle à venir, la période d’inscription par télé-procédure sera donc close le mercredi 2 mars 2022 à minuit.
En dehors de la télé-procédure, les demandes d’inscription sur les listes électorales seront closes «le sixième vendredi » précédant le scrutin (soit, pour la présidentielle, le vendredi 4 mars). «Toute demande parvenue après cette échéance empêche le demandeur de participer à ce scrutin pour le premier comme pour le second tour », précise l’instruction du 21 novembre 2018 relative à la tenue des listes électorales et des listes électorales complémentaires.
L’électeur peut vérifier sa situation électorale sur le site dédié.
« Déterritorialisation »
Depuis le 1er janvier 2022, les procurations sont «déterritorialisées » (art. 112 de la loi «Engagement et proximité » du 27 décembre 2019) : un électeur peut désormais donner une procuration à un électeur inscrit sur les listes électorales d’une autre commune. Mais le mandataire devra toujours se rendre dans le bureau de vote du mandant pour voter à sa place.
Pour l’élection présidentielle (10 et 24 avril 2022) et les législatives (12 et 19 juin 2022), un mandataire ne peut détenir qu’une seule procuration établie en France (et une autre hors de France pour un Français de l’étranger). L’électeur peut établir une procuration «à tout moment et jusqu'au jour du vote », précise le ministère de l’Intérieur. Mais, en pratique, ce dernier risque de ne pas pouvoir voter «si la mairie ne reçoit pas la procuration à temps ».
Procuration écrite ou téléprocédure
En application du décret n° 2021-1740 du 22 décembre 2021 modifiant les dispositions du Code électoral, les procurations peuvent être obtenues par deux moyens : ou bien via un formulaire Cerfa papier, comme c’était déjà le cas auparavant ; ou bien par une télé-procédure (y compris pour les Français vivant à l’étranger).
Pour le formulaire papier, la demande peut être déposée, entre autres, auprès d’un magistrat du siège du tribunal judiciaire de sa résidence, ou d’un officier ou agent de police judiciaire (hors maires et adjoints).
Pour ce qui concerne la télé-procédure, une étape «physique » reste obligatoire : le mandant doit faire vérifier son identité, après avoir fait la demande en ligne, dans un commissariat ou une gendarmerie. Lorsqu’une personne est dans l’impossibilité de se déplacer pour aller demander une procuration, pour raisons de santé, les officiers et agents de police judiciaire peuvent se déplacer à son domicile. Il fallait, jusque-là, un certificat médical pour pouvoir bénéficier de ce service. Le décret du 22 décembre 2021 remplace cette obligation par la simple présentation d’une attestation sur l’honneur.
Contrôles de validité automatisés
Toutes les procurations (papier et télé-procédures) sont désormais centralisées dans le répertoire électoral unique (REU). Les contrôles de validité, qui étaient préalablement réalisés par chaque commune, sont automatisés. Il est désormais inscrit dans le Code électoral que «lorsque la procuration ou la résiliation sont établies au moyen du formulaire administratif (…), le maire saisit ces données et informations dans le répertoire électoral unique. Lorsque la procuration ou la résiliation sont établies au moyen de la télé-procédure (…), ces données et informations sont automatiquement transmises au répertoire électoral unique. »
Une nouvelle version de la téléprocédure «MaProcuration » est entrée en service le 3 janvier et elle est raccordée au REU. Avec pour corollaire la suppression du portail Mairie de l’application MaProcuration, puisqu’il ne sera désormais plus nécessaire, pour les communes, de «rentrer » les procurations dématérialisées qui les concernent.
Le décret du 22 décembre 2021 supprime les dispositions de l’article R76 du Code électoral, qui obligeaient le maire à «inscrire à l’encre rouge », sur la liste électorale, le nom du mandataire à réception de la procuration. Désormais, la liste d’émargement est extraite du REU, et y figure «le nom du mandataire à côté [de celui] du mandant ». Si ce n’est pas le cas, l’inscription manuscrite s’appliquera.
Une instruction du 31/12/2021 rappelle l’ensemble des règles applicables aux procurations (lire Maire info du 13/01/2022).
La collecte des parrainages a débuté fin janvier et s’achèvera le 4 mars. En application de la loi du 29 mars 2021, le recueil des parrainages par les candidats à l’élection présidentielle débute en effet à partir de la publication du décret de convocation des électeurs, au moins dix semaines avant le premier tour (fixé au 10 avril), soit au plus tard le dimanche 30 janvier. Il sera clos «le sixième vendredi précédant le premier tour du scrutin à 18 h », soit le 4 mars.
Le Conseil constitutionnel établit le formulaire de "parrainage", qui est adressé par les préfectures aux élus habilités à présenter un candidat, dès la publication du décret de convocation des électeurs. Ce document devrait donc être disponible à partir du 30 janvier.
Chaque candidat doit recueillir le parrainage de 500 élus. Parmi les nombreux élus habilités à «présenter un candidat », terme officiel pour «parrainer », figurent notamment les maires, maires délégués des communes déléguées et des communes associées, maires des arrondissements de Paris, de Lyon et de Marseille, et les présidents des organes délibérants des métropoles, des communautés urbaines, des communautés d’agglomération et des communautés de communes.
Les parrainages doivent émaner d’élus d’au moins 30 départements ou collectivités d’Outre-mer différents, sans dépasser 50 pour un même département ou une même collectivité. Chaque élu ne peut parrainer qu’un seul candidat et son choix est irrévocable.
Jusqu’au plus tard le 4 mars, les élus peuvent envoyer leur parrainage au Conseil constitutionnel, par voie postale exclusivement (dans les départements et collectivités d’Outre-mer et en Nouvelle-Calédonie, ils pourront être «déposés auprès du préfet », qui devra en délivrer récépissé et «assurer, par la voie la plus rapide, la notification de présentation au Conseil constitutionnel »).
La liste des noms et qualité des élus qui ont parrainé un candidat, avec mention du nom du candidat parrainé, est publiée sur le site du Conseil constitutionnel, au moins deux fois par semaine, au fur et à mesure de la validation des parrainages reçus. C'est au plus tard le quatrième vendredi avant le scrutin, soit le 18 mars, que le gouvernement doit publier la liste officielle des candidats, après validation préalable par le Conseil constitutionnel. La liste intégrale et définitive des parrainages est publiée 8 jours au moins avant le premier tour, sur le site du Conseil constitutionnel et au Journal officiel.