La propreté urbaine dépend aussi des moyens techniques dont la collectivité dispose. Deux tendances de fond semblent déjà se dégager : le déploiement des outils numériques dans le mobilier urbain et le renouvellement des flottes d’engins publics de voirie, plus propres, pour diminuer les émissions polluantes et les nuisances sonores.
Dans ces deux domaines en particulier, les fabricants rivalisent d’imagination pour rendre nos villes et nos villages plus propres. En témoigne par exemple le développement des corbeilles compactantes. Capables de contenir jusqu’à cinq fois plus de déchets qu’une poubelle traditionnelle, ces poubelles de nouvelle génération préviennent désormais, par voie électronique, lorsqu’elles ont besoin d’être vidées. Les modèles les plus récents sont électriquement autonomes, fonctionnant avec un panneau solaire alimentant une batterie.
Après Menton (06), Colombes (92), Aix-en-Provence (13), Colmar (68) ou encore Joué-lès-Tours (37), ce sont récemment les villes de Charenton-le-Pont (94) et Trappes (78) qui viennent de s’équiper de telles poubelles «intelligentes ». Séduisante, cette solution peut être proposée à l’achat comme à la location. «L’idée n’est pas qu’il y en ait partout, mais là où il y a le plus de problèmes de propreté », explique Aurélien Perrot, adjoint au maire de Trappes chargé de la ville propre et des mobilités.
Du côté des véhicules d’entretien de la voirie, l’électrique progresse dans les flottes des collectivités. Nombre de modèles de balayeuses de voirie fonctionnent aujourd’hui sans moteur thermique, contribuant précieusement à la quiétude des riverains. Certains modèles électriques sont même capables d’aspirer tous types de déchets sur la voirie (des canettes aux déjections en passant par les papiers et les mégots). C’est le cas de l’engin récemment acheté par la municipalité de Caudry (59). Coût de l’acquisition : environ 20 000 euros. «J’espère que, quand les gens verront les rues propres, ils n’auront pas envie de les salir », escompte Frédéric Bricout, maire de la commune.
Si de nombreuses communes sont aujourd’hui prêtes à mettre la main au portefeuille pour rendre leurs espaces publics plus propres, de plus en plus de maires n’hésitent plus, en retour, à verbaliser les contrevenants pour rompre avec l’inflation des coûts. L’occasion de rappeler que tout dépôt de déchet sur la voie publique est passible d’une contravention de 3e classe (68 euros). Avis, notamment, aux jeteurs de mégots. La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire a aussi renforcé les moyens des élus pour lutter contre les dépôts sauvages de déchets (lire Maires de France n° 388 de mars 2021, p. 50).