Les élus ont ensuite travaillé en ateliers, avec le soutien de l’Union nationale des CCAS et CIAS (Unccas), venue les aiguiller pour construire leur réponse. «C’est là que le choix de l’itinérance nous a semblé le plus adapté. » Le «bus des services » était (presque) né. Ne manquait que la structure pour le porter, d’où la création du CIAS, opérationnel depuis le 1er janvier 2019.
Le bus, itinérant depuis début 2020, a été préféré à des permanences tournantes dans les mairies, pour toucher un public plus large (il peut être difficile de faire franchir le pas d’une permanence sociale). «C’est bien le but », sourit Christiane Aknouche : que tout à chacun ose grimper les deux marches… Cela fonctionne car sa fréquentation ne cesse de grimper. La leur affiche même aujourd’hui «complet », glisse la coordinatrice du CIAS, Virginie Ventimiglia. À raison, en moyenne, de 80 rendez-vous par semaine.
Le nombre de bénéficiaires de RSA a grimpé, lui, dès la première année, de 172 à 250, malgré les périodes de confinement dues à la pandémie. «On a révélé comme on a créé le besoin », estime l’élue. Le bus a aussi su valoriser sa palette d’intervention en décrochant deux labels, celui de point conseil budget (PCB), et de France Services. «En fait, nous avions développé un partenariat avec la caisse d’allocations familiales, la MSA, des organismes de retraite, donc cela n’a presque été qu’une formalité », explique Christiane Aknouche. La vocation sociale du bus, chère à l’élue, a été renforcée par le recrutement, cet été, d’une assistante sociale (obligatoire dans le cahier des charges des PCB). En revanche, le niveau de subvention ne permet pas de compenser la rémunération. «L’investissement social témoigne d’une volonté politique claire », souligne-t-elle.
Quant au public qui fréquente le bus, il ne répond à aucun profil, encore moins à un stéréotype, assure Virginie Ventimiglia : «J’ai encore reçu une dame avec un bon emploi, un bon revenu, mais qui est perdue dans les démarches administratives. À l’inverse, nous accueillons des personnes qui n’ont pas de forfait internet et pas les moyens d’avoir un smartphone que nous aidons dans toutes les démarches dématérialisées. » Le CIAS vient d’ailleurs de recruter un conseiller spécialisé sur le numérique. Il partagera son temps entre le CIAS et les communes.
Suivez Maires de France sur Twitter: @Maires_deFrance