Pratique
15/12/2021
Administration générale

Le remboursement des frais de garde des élus locaux

Si la prise en charge de ces frais est obligatoire pour toutes les communes, celles de moins de 3 500 habitants bénéficient d'une aide de l'État.

Après avoir procédé au défraiement des élus, les communes de moins de 3 500 habitants peuvent, depuis janvier 2021, en demander le remboursement auprès de l’Agence de services et de paiement (ASP), dans un délai maximal d’un an, en respectant une procédure stricte.
 

1 - Le remboursement de l’élu par sa commune

L’article 91 de la loi «Engagement et proximité » du 27 décembre 2019 (article L2123-18-2 du Code général des collectivités territoriales) a rendu obligatoire un dispositif qui n’était jusque-là que facultatif. Il dispose en effet que «les membres du conseil municipal bénéficient d’un remboursement par la commune des frais de garde d’enfants ou d’assistance aux personnes âgées, handicapées ou ayant besoin d’une aide personnelle à leur domicile qu’ils ont engagés en raison de leur participation » à un certain nombre de réunions : « séances plénières du conseil municipal, réunions de commissions dont ils sont membres si elles ont été instituées par délibération du conseil municipal, et réunions des assemblées délibérantes et des bureaux des organismes où ils ont été désignés pour représenter la commune ».
 

2 - Le remboursement de la commune par l’Etat

La loi a instauré, uniquement pour les communes de moins de 3 500 habitants, la compensation de cette dépense par l’État, dont les modalités ont été fixées par le décret n° 2020-948 du 30 juillet 2020 (JO du 1er août 2020). Il précise toutes les pièces constitutives du dossier et, surtout, établit que le remboursement par l’État ne peut se faire que dans le cas où le conseil municipal a adopté une délibération qui permette «à la commune d’exercer un contrôle, notamment vérifier que la somme de toutes les aides financières et de tout crédit ou réduction d’impôt dont l’élu bénéficie par ailleurs, ainsi que du remboursement de la commune, n’excède pas le montant de la prestation effectuée ».
 

3 - Comment procéder ?

Dans un guide (lire ci-dessous «En savoir + »), la Direction générale des collectivités locales (DGCL) précise qu’« il revient au conseil municipal d’adopter une délibération visant à préciser les modalités selon lesquelles ses élus seront remboursés. Elle doit déterminer les pièces justificatives à fournir, permettant notamment à la commune de s’assurer du motif, de la durée et du caractère déclaré de la garde. Elle doit en outre prévoir que l’élu s’engage, par le biais d’une déclaration sur l’honneur, du caractère subsidiaire du remboursement, son montant ne pouvant excéder le reste à charge réel, toutes aides financières et tout crédit ou réduction d’impôts pris en compte ». 
 

4 - Quelles sont les modalités de remboursement ?

La commune doit adresser la demande de remboursement à l’Agence de services et de paiement (ASP, www.asp-public.fr) à laquelle elle doit transmettre un certain nombre de pièces : 
• un formulaire d’identification,
• la délibération du conseil municipal,
• un formulaire de demande de remboursements visé par le comptable public et couvrant «au moins un semestre de dépenses ». 


Le dossier doit être envoyé à l’ASP, par mail ([email protected]) ou par courrier postal (DR ASP Nouvelle-Aquitaine, Site de Poitiers, Téléport 1 @ 5, Avenue du Tour de France, BP 20231, 86963 Futuroscope-Chasseneuil cedex). Ceci, dans un délai maximal d’un an à compter du défraiement des élus par la commune. Au-delà de ce délai, le dossier ne sera pas traité. 


Le remboursement est plafonné : il ne peut être supérieur au taux du Smic horaire. Le montant de la compensation est calculé sur la base du Smic horaire multiplié par le nombre d’heures passées en réunion par l’élu ou les élus concerné(s). 
 

La question des coûts de gestion
Il serait plus que jamais utile, un an après la parution du décret, de pouvoir disposer de l’évaluation «ex post » du dispositif de remboursement qui avait été réclamée par les représentants de l’AMF au Conseil national d’évaluation des normes, lors de l’examen du décret. En effet, les élus s’étaient demandé si les coûts de gestion de ce dispositif, pour les communes, n’allaient pas «amputer de manière disproportionnée l’aide versée ». Rappelons que le gouvernement, l’an dernier, a provisionné environ 6,4 millions d'euros pour financer le dispositif ce qui, pour un total de 31 184 communes concernées, aboutit à un remboursement moyen de … 200 euros par an. 

 

En savoir + :
Franck Lemarc et X.B.
n°396 - DECEMBRE 2021