L'actu
25/11/2021
AMF Social

Violences faites aux femmes : l'Etat et l'AMF se mobilisent

À l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures. La veille, l'AMF a formulé une dizaine de propositions.

Le Premier ministre a annoncé, le 25 novembre, trois nouvelles mesures afin de renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes et la protection des victimes. Pour les accompagner et les «convaincre de quitter leur domicile », 1 000 nouvelles places d’hébergement seront ouvertes en 2022, a précisé jean Castex. Au total, 9 000 places seront dédiées à l’accueil des femmes victimes de violences à la fin de l’année 2022. Deuxième mesure : 5 000 téléphones grave danger (TGD) seront rendus disponibles en 2022. Ces portables permettent aux femmes d’alerter de façon prioritaire les forces de l’ordre via une plateforme de téléassistance en cas de danger. Troisième mesure : la mise en place d’une «Semaine de l’égalité entre les filles et les garçons », prévue à la date du 8 mars (date de la Journée internationale des droits des femmes) l’année prochaine. Cette «semaine permettra aux enseignants et aux élèves de se mobiliser autour de projets forts sur l’égalité entre les filles et les garçons, et d’en appréhender les différentes facettes. Jean-Michel Blanquer en détaillera rapidement les modalités et le contenu. » 

L’AMF veut renforcer la mobilisation des pouvoirs publics

De son côté, l’AMF a publié, le 24 novembre, «10 propositions pour rendre plus efficace l’action des pouvoirs publics ». Lors de son 102è congrès, en 2019, elle avait déclaré la lutte contre les violences faites aux femmes comme grande cause du mandat 2020 – 2026. Cette année, à l’issue du 103è congrès au cours duquel un forum s’est tenu sur cette problématique, l’AMF «réaffirme et développe ses propositions formulées lors de sa participation au Grenelle contre les violences conjugales, issues d’échanges dans le cadre de son groupe de travail dédié à l’égalité femme-homme ».

Elle recommande notamment de «mesurer chaque année l’évolution réelle des phénomènes de violences (conjugales et autres) faites aux femmes (enquêtes de victimation, approches sociologiques, …), adapter et contrôler l’efficacité des politiques publiques en lien étroit avec les associations d’élus au niveau national et les élus locaux dans les départements ». Elle demande d’« identifier, s’agissant des violences conjugales, des mesures spécifiques complémentaires en fonction des territoires » (ruraux, notamment) et «de publics spécifiques » (adolescents, personnes handicapées…). «L’accompagnement de l’enfant témoin des violences conjugales » doit être renforcé, estime-t-elle.

 
L’AMF demande à l’Etat de «sécuriser sur le moyen terme le financement (…) du secteur associatif et des intervenants sociaux en gendarmerie et en commissariat », et «d’évaluer par un organisme tiers l’accueil lors des dépôts de plainte et expérimenter une juridiction spécialisée s’agissant des violences conjugales ». Elle propose d’intégrer la lutte contre ces violences dans une politique globale d’égalité entre les femmes et les hommes, en associant l’ensemble des acteurs (collectivités locales, monde économique, société civile, …) ». 

 

Xavier Brivet
n° -