Interco et territoires
01/06/2019
Intercommunalité Développement économique

Faire des Ardennes un département d'avenir

Le département a signé, en mars, un pacte avec l'État pour revitaliser un territoire touché par la désindustrialisation.

Selon le président d'Ardenne Métropole, Boris Ravignon, le pacte devrait redynamiser économiquement et démographiquement le département.
L e 15 mars dernier était signé, à Charleville-Mézières, le Pacte Ardennes 2022, en présence d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et de son collègue Sébastien Lecornu, chargé des Collectivités territoriales (1). Au terme d’une concertation engagée en 2018, ce contrat conclu entre l’État, la région Grand Est et d’autres collectivités territoriales entend faire des Ardennes «un département d’avenir ». «Nous espérons que ce pacte va redynamiser économiquement et démographiquement notre département qui a souffert de multiples suppressions d’emplois et de fermetures d’usines et qui accuse un fort taux de chômage », souligne Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières et président d’Ardenne Métropole qui rappelle que le département (275 371 habitants) a perdu 3,6 % de sa population ces dix dernières années, en raison notamment d’une forte désindustrialisation. 
Le pacte, ambitieux, vise à inverser une tendance économique et sociale défavorable à travers une série de mesures concernant l’enseignement supérieur, le patrimoine, les transports, l’emploi, l’agriculture, la santé. 
Le conseil départemental a ainsi proposé dans ses domaines de compétence des axes de travail et des propositions concrètes, comme « le retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA, le collège du futur, le territoire inclusif pour les personnes handicapées, les circuits courts et la légumerie départementale ou encore la production d’électricité photovoltaïque ». 

Large concertation
« Ce pacte est un ensemble d’engagements réciproques de tous les acteurs du territoire. Il a l’ambition de renforcer l’attractivité du département à tous points de vue », note Boris Ravignon qui précise que le département va également devenir un territoire « pilote » pour de nombreux dispositifs nationaux tels que « Action cœur de ville », « Territoires d’industrie », le Service national universel ou encore les emplois francs. 
Autre innovation de ce pacte, la méthode qui a présidé à son élaboration : une vaste concertation organisée en 2018, réunissant plus de 500 participants (élus, associations, acteurs socio-économiques…), répartis dans 17 groupes de travail, qui a débouché sur 108 propositions d’actions dont une quarantaine ont été retenues à ce stade. Des exemples de projets figurant au catalogue ? La création d’une école d’ingénieurs à Charleville-Mézières, la poursuite de la restauration du château fort de Sedan, des investissements en matière de fabrication additive (impression 3D) et de méthanisation, la création d’emplois francs, l’accompagnement vers l’emploi des bénéficiaires du RSA, une aide accrue en faveur de la rénovation des logements, un appui renforcé de Business France pour attirer les investisseurs étrangers ou encore la remise à niveau de la ligne ferroviaire entre Charleville-Mézières et Givert. 
Le pacte se veut évolutif, son contenu ayant vocation à s’étoffer sous l’impulsion d’un comité directeur, avec une «clause de revoyure » en 2021. Selon le député Jean-Luc Warsmann, qui s’est notamment investi pour le pacte, les retombées de ce dernier peuvent être estimées « à plus de 200 ME ». 
À ce jour, 55 fiches actions en sont au stade de la mise en œuvre avec des investissements à hauteur de 50 ME, dont 20 ME engagés par l’État. « Je remercie le gouvernement de nous avoir amenés à travailler sur une stratégie, mais les collectivités vont devoir trouver 30 ME, souligne Boris Ravignon. J’ai peur que le plan puisse être remis en cause faute de financement et de péréquation pertinente. Je demande une vraie redistribution des richesses entre territoires car l’égalité des chances est un vœu pieux dans notre pays. »


(1) www.cohesion-territoires.gouv.fr (rubrique Presse).

Un pacte pour la Nièvre
Le 15 février, un pacte de développement territorial pour la Nièvre (1) a été signé par le gouvernement, les parlementaires, les représentants de collectivités territoriales et les chambres consulaires. Comportant 30 actions, il vise à : revitaliser le territoire (l’État débloquera 5 Me pour déployer le très haut débit, affectera un hélicoptère pour la prise en charge sanitaire d’urgence et soutiendra financièrement 24 MSAP dont les missions seront élargies) ; donner sa chance à la jeunesse (orienter les lycéens, améliorer l’offre d’enseignement supérieur) ; renforcer les filières structurantes (automobile-mobilité avec la marque «Magny-Cours », filière agricole et bois) ; valoriser l’attractivité touristique et culturelle. (1) www.nievre.gouv.fr (rubrique Actualités).
 
Éric DELON
n°369 - juin 2019