Dès le 10 avril 2020, le Sicoval a aussi mis en place un «Small and local business act », doté de 20 millions d’euros, pour donner la priorité aux entreprises locales. «En avançant nos grands projets, nous avons surmultiplié la commande publique en sollicitant tous les partenaires sur un temps très court pour relancer la dynamique économique », souligne Jacques Oberti. Objectif : donner un signal fort aux entreprises.
Dans un département très touché par le Covid, Florian Bercault, maire de Laval (53) et président de Laval Agglomération, a mis les bouchées doubles. Installée dès la rentrée 2020, une «conférence de relance » a associé tous les acteurs pour soutenir notamment les commerces de proximité. Parmi les mesures prises : l’opération «tickets commerçants », qui fera ensuite école un peu partout, avec des bons d’achat numériques de 25 euros dont cinq donnés par la collectivité. «Le fonds de 450 000 euros a généré plus de deux millions d’euros de chiffre d’affaires pour les commerçants, a souligné Florian Bercault. Face au succès de l’opération, nous l’avons décliné en tickets culture et sport. Cela a permis de réamorcer la pompe de l’économie locale ». Pour accompagner l’après-crise, il poursuit cet accompagnement mais avec des contreparties : charte éthique signée par les commerçants pour vendre plus de produits locaux et soutien aux industriels conditionné au respect d’enjeux environnementaux.
Tous les élus s’accordent à reconnaître l’atout des programmes Action cœur de ville (ACV), Petites villes de demain (PVD) ou Territoires d’industrie pour tirer dans le même sens. Stéphanie Guiraud-Chaumeil évoque ici «des outils accélérateurs et transversaux qui permettront d’assurer un rebond sur les années à venir ». Agnès Pannier-Runacher met en avant « les 146 Territoires d’industrie qui fonctionnent bien car rien n’est imposé, avec des décisions se prenant au niveau de chaque bassin d’emploi par le préfet et le président de région et des résultats très concrets ».
Pour soutenir les entreprises en recherche d’emplois, en cette sortie de crise, les EPCI veulent travailler avec les régions afin d’adapter les schémas de formation. Carole Delga n’a pas dit pas autre chose en défendant «le couple région-EPCI qui permet de répondre aux besoins locaux de formation ». Face au problème aigu de recrutement, Isabelle Le Callennec, maire de Vitré (35) et présidente de Vitré communauté, a décrit son «campus des métiers », mis en place à l’échelle de quatre EPCI, avec le soutien de l’État, de la région et de 30 entreprises, pour proposer une vitrine de l’industrie de demain. Dans un contexte économique bien moins favorable, Verdun (55) connaît les mêmes besoins. «La question d’une formation adaptée est majeure pour les entreprises, a insisté Samuel Hazard, maire et président du Grand Verdun Agglomération. Nous attendons beaucoup de la nouvelle antenne du Cnam, installée grâce à la synergie entre une foncière et la collectivité ».
« Les terrains pas chers et facilement aménageables, c’est fini ». Alain Chrétien a planté de décor. La nécessaire gestion économe de l’espace et l’objectif du ZAN (zéro artificialisation nette) inquiètent les élus, a-t-il souligné en rappelant que la première demande des entreprises concerne le foncier. Sur ce sujet, Carole Delga s’est voulue rassurante. «Le ZAN régional, fixé dans le Sraddet, peut différer selon le retard de développement des territoires, explique-t-elle. Certains pourront construire alors que d’autres devront renaturer des friches. »
Parmi les solutions possibles, Virginie Carolo-Lutrot, maire de Port-Jérôme-sur-Seine et présidente de Caux Seine Agglo (76), a créé « un fonds de compensation agricole » alimenté par les industriels, afin de financer des projets d’économie circulaire agricole ou de filières courtes. « Nous ne sommes pas juste des vendeurs de terrains », lance l’élue en plaidant pour « bâtir une stratégie à long terme conciliant développement économique et protection de l’espace ».