« Depuis longtemps, la ville souhaite investir dans un matériel pérenne. Elle a eu cette opportunité d’aller plus loin avec un équipement d’éclairage public performant qui doit nous permettre d’anticiper sur des services dits intelligents et utiles pour la population », explique son maire, Emmanuel Sallaberry. À Talence, les nouveaux luminaires sont équipés de capteurs, capables de mesurer la température, de détecter la présence de personnes et même de mesurer la qualité de l’air. Avec son projet, la municipalité escompte une baisse d’environ
80 % de sa facture énergétique annuelle.
À une échelle plus modeste, Saint-Rémy-Boscrocourt (801 hab., Seine-Maritime), vient aussi de remplacer par des LED 158 points lumineux sur les 188 que compte le village. Le dispositif retenu permet en outre de moduler la luminosité en fonction de l’heure et de la zone concernée. Coût total de l’opération : 189 000 euros, dont 65 000 euros seulement à la charge de la commune après déduction des subventions. « On va réaliser un peu plus de 78 % d’économie d’énergie », commente Marine Douay, maire de la commune, qui estime à près de 10 000 euros les économies annuelles réalisées.
Parmi les autres pistes, l’extinction nocturne se répand de plus en plus dans les communes (lire aussi p. 51). Comme à La Ravoire (8 100 hab., Savoie) où, depuis le 1er octobre, les rues ne sont plus éclairées de minuit à cinq heures du matin. Aux détracteurs qui invoquent l’insécurité que pourrait engendrer cette extinction nocturne des feux, le maire, Alexandre Gennaro, a une réponse bien argumentée : «On parle bien là d’un sentiment d’insécurité qui n’est pas avéré puisque la gendarmerie n’a pas constaté de dégradations ou d’actes d’incivilité depuis que les autres communes ont mis en place cette extinction partielle de l’éclairage public. »
Ces choix locaux s’inscrivent en réalité dans la continuité des dispositions de l’arrêté du 27 décembre 2018 qui prescrit des plages horaires d’extinction des feux tout en prévoyant des cas particuliers s’agissant de la temporalité de l’éclairage public : extinction des lumières éclairant le patrimoine et les parcs et jardins accessibles au public au plus tard à 1h00 du matin ou 1 heure après la fermeture du site, fin des éclairages extérieurs destinés à favoriser la sécurité des déplacements, des personnes et des biens, liés à une activité économique et situés dans un espace clos non couvert ou semi-couvert, au plus tard une heure après la cessation de l’activité jusqu’à 7 heures du matin au plus tôt.
Ces mesures ne concernent pas toutefois les éclairages des chantiers lorsque les installations d’éclairage sont couplées avec des dispositifs de détection de présence ou avec un dispositif d'asservissement à l'éclairement naturel. En outre, les préfets peuvent localement adopter des mesures plus restrictives afin de tenir compte de la sensibilité particulière aux effets de la lumière d’espèces faunistiques et floristiques.